Femmes

Opération « mbarane » pour la tabaski : quand les filles partent à l’assaut des Don Juan pour financer leurs fêtes

Prostituées nigérianes
des jeunes filles

La fête de la tabaski se profile à l’horizon. Du coup, les préparatifs ont commencé depuis peu de temps. Et si du côté des hommes, l’achat de moutons constitue la priorité, les filles, quant à elles, sont préoccupées par l’acquisition de tissus haut de gamme, de chaussures de marque et de cheveux naturels. Du coup, certaines d’entre elles optent pour le «mbarane» pour réaliser leurs «folies». Toutefois, les hommes ne tombent pas toujours dans leur piège. Mieux, ils ont aussi leur manière de se faire payer le coup.

A moins d’une vingtaine de jours de la célébration de la fête de la tabaski, les préparatifs vont bon train. Et si l’acquisition de moutons constitue un véritable casse-tête pour les hommes, les femmes sont plus préoccupées par l’habillement, la coiffure et autres astuces pour être la plus belle pour cette fête de l’Aïd-el-kébir.

Mais elles doivent trouver de l’argent pour satisfaire leurs besoins. Du coup, elles ne se gênent pas pour emprunter la voie de l’infidélité. La gent féminine adopte le «mbarane », qui est l’art de déplumer plusieurs hommes en même temps. Lesquels se soumettent à leurs moindres désirs, car les filles utilisent la ruse pour les appâter. Toutefois, ces filles n’atteignent pas toujours leur but, dans la mesure où leur piège peut se retourner contre elles. Mamy Diallo en a eu l’expérience. Selon elle, ce phénomène prend de plus en plus de l’ampleur. Toutefois, la commerçante fait endosser la responsabilité aux hommes.

« Ce sont les hommes qui sont fautifs, parce que c’est eux qui imposent cette situation aux filles. Souvent, ils savent qu’ils n’ont aucune chance avec une demoiselle, mais ils lui miroitent leur argent pour la ferrer. Moi, j’avais un mec qui me donnait de grosses sommes d’argent, alors que je ne l’aimais pas et il le savait. Peut-être qu’il voulait autre chose de moi. Peut-être qu’il pensait que j’allais tomber dans son piège. Mais à chaque fois, je prenais l’argent parce que je n’étais pas demandeur».

Avant de soutenir : «je faisais du « mbarane » avant de me marier. Maintenant que je suis divorcée, je ne le fais plus, car je suis persuadée que c’est dangereux et déshonorant. En plus, « sa yaram dou ko féké » (traduction : « Tu y laisseras tes plumes) ». Suffisant pour que Mamy Diallo, mère de deux enfants, se limite à deux hommes depuis son divorce : un hôtelier et un joueur professionnel.

«Je ne collectionne plus de copains. J’ai déjà fait mon choix. A l’approche de la tabaski, ils m’envoient de l’argent afin que j’achète des perles, qui constituent mon matériau de travail (je fabrique des colliers de perles)», fait-elle remarquer. Embouchant la même trompette, l’étudiante à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Fa Ndiaye déclare, sans sourciller, que ce sont les hommes qui sont les coupables dans cette affaire. La raison, pour elle, est que les « filles n’aiment personne ».

C’est juste qu’à l’approche des fêtes, elles ont besoin d’argent pour le « défanté » ou «kheupenté acide» entre filles de même quartier. (Ndlr : rivalités) : « Aucune fille ne veut que sa voisine lui ravisse la vedette au soir de la tabaski. Ainsi, elles rivalisent de cheveux naturels, de tissus haut de gamme et de chaussures de marques», indique Fa Ndiaye, rencontrée à Petersen. Néanmoins, elle souligne que toutes les filles ne sont pas les mêmes, car au moment où certaines d’entre elles collectionnent des copains de tailleurs, de commerçants ou de cadres, d’autres suffisent à elles-mêmes.

« Il y a des filles qui ont de l’audace. Si l’homme disparaît à quelques jours de la fête, elles vont jusque chez le concerné pour lui dire en face : « Je ne t’ai pas vu. C’est pourquoi je suis venue pour prendre l’argent de la Tabaski». J’en suis témoin », susurre l’étudiante, habillée d’un pantalon slim bleu et d’un top (haut) multicolore. En outre, elle ne voit, dans cette affaire, aucune conséquence néfaste à l’endroit de ses semblables.

« Les femmes croient qu’elles sont plus futées que nous, mais… »

Cheikh Diène est un fervent défenseur des femmes. Selon le commerçant, les hommes doivent aider les femmes. « Certaines filles n’ont pas de parents riches pour accomplir les petites folies. Donc, c’est aux hommes que revient la charge de s’occuper des demoiselles au lieu de les utiliser », plaide le sieur Diène. Et de marteler : « Le fait de fuir sa copine avant la tabaski est un acte irresponsable». Son point de vue ne sera pas partagé par son voisin de table, Modou Ndiaye. Ce dernier pense qu’une femme doit avoir de la dignité. Car, « être avec un homme uniquement pour qu’il finance la fête, cela n’honore pas une fille. Cela ne fait que salir sa peau, alors que l’évènement ne dure qu’un jour. Une femme doit se respecter et se faire respecter. C’est mieux que de se rabaisser devant un homme pour du fric».

Il signale que c’est la gent féminine qui paye toujours les pots cassés, du fait qu’en retour, l’homme va réclamer son dû d’une façon ou d’une autre. Trouvé en train de deviser avec ses camarades vulganisateurs, Fallou Ndiaye n’est plus inquiété par le «mbarane». Il connait à gogo des femmes qui s’activent sans pudeur dans ce domaine. Cependant, il donne une explication à ce fait. A l’en croire, les filles ne peuvent plus subvenir à leurs besoins toutes seules, puisque que les temps sont durs. « Même celles qui travaillent ont des difficultés pour régler leurs problèmes, à plus forte raison celles qui n’ont pas de boulot fixe. En fait, elles sont obligées de ramasser des 5000 F Cfa ou 10000 F CFA par ci et par là », dit-il.

De l’autre côté, le marchand ambulant Doudou Mbaye de révéler : « J’ai un ami qui se fout du « mbarane ». Il connaît bien les filles. Par ailleurs, il met 40 000 F CFA sur la table pour chaque fille, mais elles devront auparavant passer à l’acte». Bada Diop en est un. Le commerçant n’est pas un novice : « Les femmes croient qu’elles sont plus futées que nous ; ce qui est tout faux. En ce qui me concerne, je donne des sommes allant jusqu’à 100 000 F CFA au premier rendez-vous. Mais avant, elles doivent… Vous connaissez la suite, car je ne vous en dirai pas plus », se limite-t-il à raconter. Ceci pour dire que dans cette affaire où tous les coups sont permis, il n’y a pas de perdant.

Awa FAYE

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