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Pr Babacar Gaye, constitutionnaliste: « Sory Kaba a bien raison… Macky Sall est à son dernier mandat »

Pr Babacar Gaye, constitutionnaliste
Pr Babacar Gaye, constitutionnaliste

Le professeur Babacar Guèye sèche les larmes de Sory Kaba. Pour lui, l’ancien Directeur des Sénégalais de l’Extérieur a bel et bien raison de dire que Macky Sall est à son dernier mandat. Sur le cas Karim Wade, il reste convaincu que seule une amnistie peut tirer d’affaire Wade fils, condamné à six ans de prison et à payer 138 milliards.

le professeur Babacar Guèye est en phase avec Sory Kaba qui avait fait sur les mandats du chef de l’Etat une sortie ayant suscité beaucoup de réactions et commentaires. «Il a bien raison de dire que Macky Sall ne peut pas avoir un troisième mandat», a martelé le constitutionnaliste, invité de Grand Jury de la Rfm.

Rappelant que Macky Sall a été «élu pour la première fois en 2012 pour un mandat de 7 ans», il note que même avec la révision constitutionnelle de 2016 réduisant le mandat présidentiel à 5 ans, le premier mandat est déjà comptabilisé et que la loi est claire sur la question : «nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs». Dès lors, pour le juriste, «si on reste dans l’orthodoxie juridique, les dispositions de la Constitution sont d’application immédiate».

Seulement, le constitutionnaliste est conscient que «les questions de conservation du pouvoir sont des questions particulièrement délicates» sous nos cieux. Mais quoi qu’il en soit, il renvoie la balle au Conseil constitutionnel, seul habilité à dire si oui ou non le Président Macky Sall peut valablement postuler pour un troisième mandat.

Le professeur Babacar Guèye s’est prononcé également sur l’affaire Karim Wade, qui est revenue au-devant de l’actualité, avec le passage du Sénégal devant le Comité des droits de l’homme des Nations-Unies. Contrairement aux libéraux qui s’arcboutent sur une demande de révision du procès, le spécialiste du droit trouve que le salut de Karim Wade ne viendra pas de cette voie.

«Une réhabilitation de Karim Wade n’est possible qu’avec l’amnistie», soutient-il. poursuivant, il souligne que «si les procédures supposées être des violations sont prévues par la Crei, il n’y a pas de raison de réviser le procès de Karim Wade». Toutefois, il avoue que le renversement de la charge de la preuve et l’absence de possibilité d’appel, qui caractérisent la Crei, sont des violations qui remettent en cause les droits de la défense.

Avec Les Échos

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