À Kaolack: près de 20% des adolescentes ont déjà commencé leur vie procréative selon…
La fécondité des femmes varie selon qu’elles se trouvent en zone urbaine ou rurale. Elle dépend aussi de leur niveau d’instruction. En effet, celles qui n’ont aucune instruction occupent les niveaux de fécondité les plus élevés avec 23,9% qui ont donné une naissance vivante. Celles qui ont le niveau primaire représentent 12,3% et celles qui ont le niveau moyen, secondaire ou plus 7%. Les femmes sont également les plus exposées aux infections sexuellement transmissibles. Chez les adolescentes, 6,1% des filles ont déjà eu leurs premiers rapports sexuels avant 15 ans contre 4,4% chez les garçons.
L’enquête réalisée par Onu-femmes en partenariat avec l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) sur les violences basées sur le genre (Vbg) a également abordé la vie et la santé sexuelle des adolescentes âgées entre 15-19 ans. Dans cette tranche d’âge, l’enquête révèle que les filles de 19 ans représentent 28% des adolescentes qui ont déjà donné une naissance vivante, alors que celles âgées de 15 ans représentent 1,1%. Les adolescentes qui sont enceintes de leur premier enfant représentent 6,2% chez les jeunes femmes âgées de 19 ans et 4,6%, 4,3%, 3,4% et 0,7% respectivement chez celles âgées de 18, 17, 16 et 15 ans. Pour le groupe d’âge 15-17 ans, 5,1% ont une naissance vivante au moment de l’enquête (2017); 2,8% sont enceintes de leur premier enfant et 8% ont déjà commencé leur vie procréative. L’enquête a aussi révélé que l’entrée dans la vie procréative est deux fois plus élevée chez les adolescentes du milieu rural que du milieu urbain. En effet, les adolescentes résidant dans le milieu urbain qui ont donné une naissance vivante représentent 7,8% contre 17,2% pour celles résidant dans le milieu rural. Les jeunes filles qui sont enceintes de leur premier enfant représentent 2,6% chez les adolescentes du milieu urbain et 5% chez leurs homologues résidant dans le milieu rural.
Fécondité des adolescentes et région de résidence
En considérant les adolescentes qui ont déjà une naissance vivante, celles qui résident dans les régions de Kédougou, Tambacounda, Kolda, Kaffrine et Sédhiou occupent en termes de pourcentage les niveaux les plus élevés, avec respectivement 33,6%, 25,5%, 22,5%, 20,2% et 19,8%. Les régions de Dakar, Saint-Louis et Thiès ont les pourcentages les plus faibles avec dans l’ordre 6,7%, 8,3% et 8,4%. S’agissant des adolescentes qui sont enceintes de leur premier enfant, celles qui habitent dans les régions de Kolda, Matam et Kaffrine ont les pourcentages les plus élevés avec 7,3%, 6,6% et 5,9%. Celles des régions de Ziguinchor, Dakar, Thiès et Louga représentent les proportions les plus faibles parmi celles qui sont déjà enceintes de leur premier enfant. Concernant les adolescentes qui ont déjà commencé leur vie procréative, celles qui résident dans les régions de Kédougou, de Tambacounda, de Kolda, de Kaffrine, de Matam et de Kaolack dépassent de loin leurs homologues des autres régions avec respectivement 38,5%, 30,1%, 29,8%, 26,1%, 22,4% et 19,5%.
6,1% des adolescentes ont une vie sexuelle avant 15 ans
L’enquête révèle également que les femmes qui n’ont aucun niveau d’instruction occupent les niveaux de fécondité les plus élevés dans les trois catégories. Parmi les femmes qui ont donné une naissance vivante, 23,9% d’entre-elles n’ont aucun niveau; viennent ensuite celles qui ont atteint le niveau primaire avec 12,3%. Celles qui ont atteint le niveau moyen/secondaire ou plus représentent 7%. En effet, sur les femmes qui ont commencé leur vie procréative, celles qui n’ont aucun niveau d’instruction représentent 30,1% ; celles qui ont le niveau primaire 16,3% et 9,5% celles qui ont le niveau moyen, secondaire ou plus. Sur le comportement sexuel entre les hommes et les femmes avant 15 ans, il ressort de l’enquête que 6,1% des adolescentes avaient déjà eu des rapports sexuels avant l’âge de 15 ans contre 4,4% chez les garçons. Chez les filles, 5,7% ont été mariées avant l’âge de 15 ans alors qu’à cet âge aucun garçon n’est encore marié.
Infections sexuelles : les femmes sont les plus touchées
Il résulte de cette enquête que les femmes sont généralement plus touchées que les hommes par les infections sexuellement transmissibles (Ist). Parmi les femmes, la prévalence des Ist est plus élevée chez les jeunes filles et les femmes âgées. Les tranches d’âge les plus touchées sont celles de 25 à 29 ans avec 3,7% de prévalence, celles âgées de 30 à 39 ans ont une prévalence de 3,6% et 3,5% de prévalence pour la tranche d’âge de 20 à 24 ans. Contrairement à la gent masculine âgée de 15 à 49 où la prévalence est inférieure à 1%. Pour autant, la prévalence la plus élevée est notée dans les tranches d’âges 15-19 ans et 30-39 ans. Les Ist au cours des 12 derniers mois sont plus fréquentes chez les femmes de la région de Diourbel (60%), de Fatick (56%), de Thiès (55%) et de Saint-Louis (45%) alors que pour celles des régions de Sédhiou et de Dakar, le taux ne dépasse pas 25%. Pour les régions de Kolda et de Tambacounda, le pourcentage des Ist est très faible chez les femmes. A noter que dans les régions de Dakar, de Ziguinchor, de Diourbel, de Kaolack et de Sédhiou, seules les femmes souffrent de maladie sexuellement transmissible.
Zéro cas d’Ist à Kédougou
En ce qui concerne les hommes, ceux vivant dans la région de Matam (46%) sont plus touchés, viennent ensuite ceux de la région de Saint-Louis (25%) alors que leurs homologues des régions de Kolda, Kaffrine, Louga et de Tambacounda sont touchés à des proportions inférieures à 16%. La région de Kédougou fait exception puisqu’il n’y a pas eu de cas d’Ist au cours des 12 derniers mois aussi bien chez les hommes que chez les femmes.