8 mars, lol : «moi, je chante la femme tous les mois»
Le mois de mars est celui des femmes du monde entier. La célébration de la journée du 08, du mois le plus féministe de l’année, remonte à une manifestation d’ouvrières américaines du textile en 1857.
37 ans auparavant, au Sénégal, la journée du mardi (Tala- tay Nder) 07 mars de l’année 1820, marque sans doute le premier élan d’émancipation, d’affranchissement de la femme en Afrique et peut- être dans le monde entier.
En effet, c’est à cette date, à Nder, que des femmes à bout de résistance, ont choisi de s’immoler collectivement plutôt que de tomber dans le déshonneur entre les mains des esclavagistes maures venus du Trarza.
Aujourd’hui que serait ce pays sans les actions de vaillantes femmes à l’image de Sokhna Mame Astou Djankha, Sokhna Mame Diarra Bousso, Sokhna Mame Astou Wéllé, Aline Sitoé Diatta, Annette Mbaye D’Erneville pour ne citer que celles-là ?
Mais qu’y a t-il en ce mois de mars qui n’ait pas dans les autres? Que fait la femme spécifiquement en ce mois, pour que dans le monde entier, nous ne la rendons hommage que pendant le mois de mars ?
Si la femme mérite des hommages par le bonheur qu’elle nous procure, je pose la question de savoir si la femme n’est bonne qu’en mars ? Si la femme n’enfante qu’en ce mois et si elles ne sont là pour nous qu’en mars ?
Si nous rendons hommage à la femme pour sa bravoure, dites -moi, si elle n’est brave qu’en mars ? Dites-moi que vous ne voyez pas ces braves femmes de la Casamance qui portent leur « Kadjandou » et cultivent la terre sous le chaud soleil pour nourrir leurs familles.
Dites-moi que vous n’avez pas un jour vu la détermination d’une maman qui se lève de bonne heure pour préparer le petit déjeuner à ses enfants, qui lave et repasse leurs habits sales ?
Dites moi, dites moi et dites moi encore…
Mais si à toutes ces questions vous répondez par l’affirmative, dites- moi maintenant au nom de quoi nous devons chanter nos mères, nos sœurs, nos femmes, nos filles qu’en un seul mois de l’année ?
Désormais je chante la femme chaque jour, je la chéris tous les jours, même au mois de mars.
Sidy Djimby Ndao, Journaliste