Épidémie de Coronavirus

Dr Abdoulaye Bousso, président du COUS : « nous avons sauvé deux cas sévères… Nous avons la capacité de faire face à cette épidémie »

Dr Abdoulaye Bousso, président du COUSDr Abdoulaye Bousso, président du COUS
Dr Abdoulaye Bousso, président du COUS

Le Sénégal a enregistré des résultats satisfaisants dans la lutte contre contre le COVID-19. C’est ce qui fait que sur 226 cas positifs, 92 ont recouvré la santé même s’il faut noter que deux personnes sont décédées des suites de cette maladie. À ce jour, 131 personnes sont sous traitement dans les sites dédiés. Le Dr Abdoulaye Bousso qui préside le centre des opérations d’urgence sanitaire (COUS) au ministère de la Santé et de l’Action sociale s’est expliqué par rapport à la méthode du Sénégal et les stratégies mises en place pour éviter le scénario occidental. C’est dans l’émission « Priorité Santé » de RFI que le spécialiste aux premières loges de cette guerre contre la pandémie s’est exprimé.

« Hospitalisation systématique des cas positifs »

« Nous avons pris d’hospitaliser systématiquement toutes les personnes qui sont testées positives, même celles qui sont peu symptomatiques. C’est notre stratégie et nous travaillons dans ce sens pour avoir le maximum de lits possible pour prendre en charge ces personnes »

« Des cas sévères sauvés »

« Depuis le début, les deux décédés ont développé des formes sévères. On a eu deux autres qui ont développé des formes sévères, mais qui n’ont pas eu à être intubés, mis sous assistance respiratoire ; ces personnes ont pu revenir à un état plus stable et transférés dans les sites d’hospitalisation. Nous avons trois cas graves qui ont nécessité une assistance respiratoire »
Toutes ces personnes ont eu des comorbidités »

« L’efficacité de la chloroquine »

Il est difficile de se prononcer, mais on a une moyenne de 10 sortis par jour, les dernières 72 heures. On voit quand même que cette association thérapeutique (hydroxychloroquine et azythoromycine) semble avoir un effet sur la durée de séjour de nos patients sur nos sites de traitement. C’est quelque chose que nous sommes en train d’étudier. Aujourd’hui, de manière un peu empirique, sans étudier à fond, on sent qu’il y a une certaine différence avec l’introduction de l’hydroxychloroquine dans le protocole thérapeutique.

« Doit-on s’inquiéter pour l’Afrique »

« C’est une attente que l’Afrique explose avec ce coronavirus parce que l’Europe et les Etats-Unis sont dans des difficultés. Mais je dis personnellement, non. Nous avons les capacités de faire face à cette épidémie et l’ensemble des pays africains a commencé à prendre des mesures qui ont des résultats. Maintenant, c’est à nous de le démontrer à travers toutes nos actions et les stratégies que nous développons. Moi je reste optimiste. En tout cas ici au Sénégal, je travaille dans ce sens et nous savons que nous avons la capacité de faire face à cette épidémie parce qu’il y a beaucoup de leçons apprises de la Chine. Et on peut se poser des questions sur la stratégie adoptée par les Européens et les États-Unis qui ont quand même eu beaucoup de retard… »

« Application de la distanciation sociale… »

« Ça s’installe. Je crois qu’il y a une bonne compréhension de la situation et d’une certaine manière, je peux dire que les médias internationaux nous aident un peu parce que ce qu’on voit comme images, c’est des personnes intubées, des cas graves, des cercueils alignés…Même si au Sénégal nous l’avons pas, ça aide dans la communication. Donc, les gens se rendent compte que la situation est sérieuse et si on ne fait pas attention, on peut basculer dans ce mauvais scénario »

Avec Dakaractu

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