Coronavirus : l’homologation des masques des tailleurs locaux demandée
Les tailleurs se lancent corps et âme dans la fabrication de masques. Le pharmacien-chef de la Pharmacie régionale d’approvisionnement (PRA) de Diourbel alerte et demande une homologation de ces produits, pour qu’ils soient aux normes.
Docteur Mahamadane Lo redoute aussi que les populations achètent la chloroquine dans le marché noir de Touba.
« Les masques doivent être homologués. Il ne sert à rien d’acquérir des masques qui ne peuvent pas protéger. Il y a un diamètre au-delà duquel le microbe peut toujours entrer. Tout ceci doit être calculé et au millimètre près, pour que les masques qu’on porte puissent constituer une barrière efficace contre les microbes. Il est bien de prendre des initiatives et de favoriser un peu la production locale, mais faudrait-il que cela soit homologué et validé par les professionnels de santé, de sorte qu’il n’y ait pas une fausse protection de la population », avertit le pharmacien-chef de la Pharmacie régionale d’approvisionnement de Diourbel.
Le spécialiste s’est également prononcé sur l’utilisation de la chloroquine pour soigner les patients internés au niveau du centre de traitement de Darou Marnane, lors d’une rencontre avec la presse.
Il annonce que tous les stocks existant dans la région de Diourbel ont été réquisitionnés.« Dans le privé, je ne pense pas qu’on puisse trouver la chloroquine. Depuis un certain temps, la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) ne fait plus la chloroquine. Pas plus tard que ce matin (jeudi 9 avril 2020), on a reçu une nouvelle dotation, en plus du stock de sécurité qui était là. Actuellement, nous n’avons pas de tension par rapport à la chloroquine ».
Il est de notoriété publique que les populations se ravitaillent énormément dans le marché noir de Touba en médicaments. Docteur Lo prévient : « Dans la région de Diourbel, tout le monde sait les circonstances dans lesquelles les médicaments sont acquis dans notre zone, notamment à Touba, avec le marché noir. Avec les populations qui se rendent au marché pour acquérir leurs médicaments, c’est là que se trouve le risque.
D’abord, elles peuvent tomber sur des médicaments contrefaits, c’est-à-dire des poisons, soit sur le bon médicament, mais avec une utilisation qui n’est pas correcte. Et dans les deux cas, ça conduit toujours à des effets néfastes. C’est la raison pour laquelle nous appelons les populations à ne pas prendre la chloroquine en automédication. Rien ne justifie l’automédication à la chloroquine, d’autant plus que lorsque les malades sont déclarés positifs à la Covid-19, on a assez de stock pour traiter ».
« Le centre de traitement de Darou Marnane avait un maximum de 26 malades. Si on raisonne en termes de boite par malade, on a largement couvert ces malades. Maintenant, la quantité qu’on avait pré-positionnée a largement suffit pour traiter les cas qui ont été déclarés positifs jusqu’à présent dans la localité », ajoute-t-il.
Le coronavirus a bouleversé l’économie nationale et n’épargne aucun secteur
S’agissant de la PRA, financièrement, elle tient le choc. « Etant donné que les cas sont stabilisés, ce qui sort le plus, c’est les gels, les masques, etc. Si on prend la part de ces articles sur le chiffre d’affaires global, ça peut ne pas représenter grand-chose.
Ce qu’il faut savoir, c’est que l’activité a beaucoup accru avec tout ce que cela induit comme coût supplémentaire dans la prise en charge des activités. Nous continuons à livrer les médicaments dans le cadre des dépôts-ventes des hôpitaux, en tant qu’activité routinière de la PNA.
A ce niveau, il n’y a pas vraiment de problème, parce que les structures continuent à fonctionner, bien que l’activité ait beaucoup ralenti. Ce qui crève la trésorerie des structures sanitaires. Mais à notre niveau, nous n’avons pas encore remarqué une baisse dans le recouvrement des créances et autres. Nous avons fait la situation, il y a de cela quelques jours ».
Avec EnQuête