Coronavirus: la France entame son déconfinement aujourd’hui
Alors que le bilan des morts du coronavirus est au plus bas depuis le 17 mars, date du début du confinement, les Français retrouvent ce lundi 11 mai une liberté de mouvement relative.
C’est le Jour J. Après 55 jours d’un confinement inédit, la vie reprend peu à peu son cours à partir de ce lundi. Mais ce n’est pas encore le retour à la vie normale, comme le rappelle l’exécutif.
« Grâce à vous, le virus a reculé. Mais il est toujours là. SAUVEZ DES VIES RESTEZ PRUDENTS », a tweeté le président Emmanuel Macron à quelques heures de l’échéance.
L’épidémie poursuit en effet sa décrue progressive. Le bilan quotidien des dècès dus au Covid-19 est tombé dimanche à 70, soit le plus bas depuis le 17 mars, date de l’entrée en vigueur d’un confinement strict. La pression sur l’hôpital se desserre, mais avec plus de 26 000 morts au total, dont près de 10 000 rien que dans les maisons de retraite, la prudence reste de mise pour ne pas risquer une seconde vague.
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Si ce 11 mai sonne la fin de l’attestation obligatoire pour quitter son domicile, le déconfinement – très progressif, répète le gouvernement –, s’accompagne de nouvelles mesures et restrictions. Même si le Conseil constitutionnel n’a pas encore donné son aval pour la prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 juillet. L’entrée en vigueur de deux mesures phares, la limitation des déplacements à moins de 100 kilomètres et l’attestation obligatoire pour prendre les transports. Le port du masque dans les transports devient lui obligatoire dès ce lundi.
En attendant, ce jour est celui d’une reprise économique tant attendue, alors que le pays est entrée dans une récession jamais vue depuis la Seconde Guerre mondiale. De nombreux salariés sont de retour sur leur lieu de travail, les commerces rouvrent. Les entreprises ont l’obligation d’assurer la protection de leurs employés.
Reportage dans une PME industrielle de Cestas, dans la région de Bordeaux, où les ouvriers ont repris le travail il y a quelques jours, pour que l’entreprise soit opérationnelle dès ce lundi matin.
Et avec la reprise de l’activité, c’est l’affluence dans les transports en commun qui est redoutée ce lundi. La ministre en charge des Transports Elisabeth Borne et son secrétaire d’État Jean-Baptiste Djebbari se sont donc rendus gare de l’Est à Paris pour vérifier les préparatifs dimanche. L’État va d’ailleurs mettre « 10 millions de masques à disposition des opérateurs de transport », destinés aux usagers, dont 4,4 millions pour la région Ile-de-France, selon le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
Pour les écoles, il faudra encore attendre même si ce lundi une pré-rentrée des enseignants est organisée pour organiser le retour des élèves.
« Si chacun fait attention, garde à la fois les gestes barrières, la distanciation, on peut vivre et on peut profiter aussi, estime Marie. Je n’ai qu’une envie, c’est reprendre mon vélo et de me retrouver un peu plus loin que mon immeuble et mon petit quartier, et revisiter tous ces endroits de Paris que j’adore. » Toujours active, cette septuagénaire reste en télétravail, mais elle s’autorise un peu plus de libertés. Car pour les plus durement touchés par le virus, les séniors de plus de 70 ans, aussi, c’est l’heure de reprendre une vie à peu près normale.
Ce septuagénaire a quant à lui adopté certains reflexes : « Ce qui se passe, c’est que je me mets loin des gens. Je ne prendrai pas le bus, je ne prendrai pas le tram. On est obligés de sortir, de faire ses courses. On est obligés aussi de prendre de risques, d’aller chez le coiffeur parce qu’on ne peut pas être confinés quand on va chez le coiffeur. Je serai obligé d’y aller, mais ce n’est pas évident. Je vais d’abord voir une semaine ou deux s’il y a des risques ou pas. »
Tatiana, elle, se prévoit déjà un petit plaisir cette semaine : remettre les pieds dans un musée.
Avec Yahoo