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Mali : médiation à Bamako, le M5 campe sur sa position, Macky Sall et Cie échouent, la Cedeao annonce un sommet

Mali : médiation à Bamako, le M5 campe sur sa position, Macky Sall et Cie échouent, la Cedeao annonce un sommet
Macky SALL et ses homologues reçus par Ibrahim Boubacar Keita

Envoyé sur Bamako par la Cedeao pour trouver une solution de sortie de crise, le groupe de cinq chef d’État de la sous-région ouest africaine peine à avancer dans sa médiation. La mission s’est en effet terminé en queue de poisson alors que le leader du Mouvement du 5 Juin, l’Imam Mahmoud Dicko, a déclaré à sa sortie de la rencontre que « rien a bougé ». Un statuquo qui ne peut pas durer au risque d’envenimer une situation déjà très compliquée. Dans la foulé, la Cedeao a annoncé un sommet extraordinaire de l’Afrique de l’Ouest se tiendra par visioconférence lundi 27 juillet.

Les efforts de médiation de cinq chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest jeudi à Bamako pour trouver une solution à la grave crise politique que traverse le Mali depuis juin n’ont pas permis de faire bouger les lignes. C’est en tout cas ce qu’a déclaré la figure centrale de la contestation, l’imam Mahmoud Dicko.

« Rien n’a bougé pour le moment, on ne nous a rien dit que je puisse comprendre », a déclaré hier à la presse l’influent chef religieux, après une rencontre d’une trentaine de minutes entre les dirigeants de la contestation, dont ceux du mouvement M5-RFP, et les présidents ouest-africains réunis à Bamako depuis le matin.

« Il est hors de question de se laisser gouverner par ceux qui ont été à l’origine des assassinats et des tirs à balles réelles survenus les 10, 11 et 12 juillet 2020 », a déclaré le religieux, qui assure à qui veut l’entendre que « le peuple malien est aujourd’hui plus que jamais un peuple debout ». Et d’ajouter à l’endroit de la bande à Buhari que « si vraiment c’est à cause de cela qu’ils se sont réunis, je pense que rien n’a été fait pour le moment ».

C’est dire que les cinq chefs d’Etat de la Cedeao arrivés ce jeudi 23 juillet à Bamako ont mesuré, de visu, la fracture béante entre le président Ibrahima Boubacar Keïta et le mouvement M5 RFP. Le mouvement a réitéré sa demande de démission du président IBK appelant « leurs excellences, les chefs d’Etat, à s’incliner sur la mémoire des 23 victimes » des dernières manifestations.

Pour le moment, le palais de Koulouba n’a pas encore officiellement communiqué sur cette journée de médiation. Mais, des informations obtenues de sources sûres permettent comprendre que «les lignes n’ont pas bougé» entre les différentes parties.

Parlant de la délégation de chefs d’État de la Cedeao , Mohamed Ali Bathily, ancien Ministre de la justice du Mali a déclaré que le problème du Mali n’est pas seulement un problème de crise post-électorale mais plutôt de mal gouvernance, de favoritisme, de corruption, etc.
« Le protocole de la Cedeao précisant qu’un chef d’État est élu pour cinq et qu’on ne peut pas exiger sa démission avant la fin de son mandat n’est pas mieux que la vie des Maliens qui sont morts lors de ces manifestations de désobéissance civile », a-t-il dit. Alors que les cinq chef d’Etats ont évité les face à face avec la presse.

De son côté, Choguel Kokalla Maiga, président par intérim du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), abonde dans le même sens. À l’en croire, le M5 a fait savoir lors de cette rencontre que «le problème du Mali ne peut pas se résumer au problème des élections, de gouvernement, mais de la mal gouvernance ».

C’est dire que malgré les gros moyens déployé par la Cedeao en envoyant un contingent de cinq chef d’Etats, à Bamako rien de nouveau. La énième mission de médiation de la Cedeao se termine en queue de poisson. Les chefs d’Etat se retrouveront lundi prochain en visioconférence pour statuer sur un casse-tête malien au potentiel de contagion élevé.

Tard dans la nuit, la Cedeao a annoncé qu’un sommet extraordinaire de l’Afrique de l’Ouest se tiendra par visioconférence lundi 27 juillet. L’annonce a été jeudi soir par le chef de l’Etat nigérien et président en exercice de la Cédéao, Mahamadou Issoufou, à l’issue d’une journée de pourparlers à Bamako qui n’ont pas résolu la crise que traverse le Mali depuis juin. Des «mesures fortes pour accompagner le Mali» seront prises lors de ce rendez-vous, a précisé M. Issoufou.

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