Présidentielle 2019 : la Cour de Justice de la Cedeao ordonne à l’État du Sénégal de supprimer la loi sur le parrainage
La Cour de Justice de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a ordonné à l’Etat du Sénégal de supprimer la loi sur le parrainage. Le principal organe judiciaire de la Communauté fixe à Dakar un ultimatum de 6 mois pour se conformer à la décision, a appris klinfos.com.
Le Sénégal perd une nouvelle fois la face devant ses pairs de la sous-région ouest africaine. En effet, une fois encore, la Cour de Justice de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a condamné l’Etat du Sénégal dans le cadre d’une affaire portée à sa connaissance par des opposants au régime du président Macky Sall. On se souvient que dans les affaires Karim Wade et Khalifa Sall, l’État du Sénégal a à chaque fois été rappelé à l’ordre par cette cour, la principal organe judiciaire de la Cedeao.
Cette fois, la cour a été saisie sur la loi controversée sur le parrainage instaurée en avril 2018, en prélude à l’élection présidentielle de 2019. Dans la décision rendue hier mercredi 28 avril 2021, la cour présidée par le magistrat ghanéen Edward Amoako Asante a ordonné à l’Etat du Sénégal de supprimer la loi sur le parrainage.
Selon Me Abdoulaye Tine, président de l’Union sociale libérale (Usl) et initiateur du recours, au regard de cette décision de la cour, le président de la République Macky Sall a perdu sa légalité et sa légitimité. Il l’invite ainsi à démissionner et à organiser de nouvelles élections dans les délais impartis par la loi sénégalaise.
Rappelons que c’est le 19 avril 2018 que les députés de l’Assemblée nationale ont adopté la loi sur le parrainage qui impose aux candidats aux élections présidentielles du 24 février 2019 – un parrainage de 0,8 % du corps électoral. Pour se porter candidat, il fallait alors environ 52 000 signatures dans au moins sept régions du pays.
L’opposition sénégalaise et la société civile avaient jugé «antidémocratique» cette loi. Elle avait alors déclaré que le texte visait à assurer la réélection dès le premier tour du président sortant Macky Sall lors du présidentielle 2019. D’ailleurs, des leaders de l’opposition dont Idrissa Seck et Malick Gakou ont été interpellés par les forces de l’ordre en marge d’une manifestation contre ladite loi.