Tuerie de Boffa Bayotte : la Cour suprême statue sur la possible audition du Chef d’état-major des armées
Dans l’affaire Boffa-Bayotte, les procédures se succèdent au niveau de la Cour suprême. Après le rejet de leur recours portant sur la demande de mise en liberté provisoire, René Capin Bassène et Cie ont saisi la Chambre criminelle de la Cour suprême afin de faire comparaître devant le juge d’instruction le Chef d’état-major des armées, le directeur de la Rts régionale de Ziguinchor, en qualité de témoins. Ce, entre autres demandes. Une requête rejetée par le magistrat instructeur et confirmée par la Chambre d’accusation. La Cour statue aujourd’hui.
La comparution en qualité de témoins du Chef d’état-major des armées, à l’époque des faits, du Directeur régional de la Rts, etc., c’est ce que souhaitent René Capin Bassène et Cie, dans cette tuerie de Boffa-Bayotte. Leur demande ayant été rejetée par le juge d’instruction de Ziguinchor et la Chambre d’accusation ayant confirmé le rejet, Me Ciré Clédor Ly, leur conseil, a fait un recours en cassation.
Il estime que l’audition de ces derniers permettrait d’éclairer cette histoire. Vont-ils être entendus ? C’est à la Chambre criminelle d’en décider. Aujourd’hui, la Cour va se pencher sur cette affaire. Pour sa part, le magistrat instructeur avait rejeté la demande estimant que dans le cadre de son enquête, il n’avait pas besoin de l’audition de ces derniers qui ne lui apporteront rien de plus. Cette ordonnance de rejet a été confirmée par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Ziguinchor. D’où le recours en cassation de Me Ciré Clédor Ly. Et ce n’est pas tout.
Selon l’avocat, le juge doit ordonner à la Sonatel de faire une géolocalisation concernant les appels téléphoniques. Une requête qui a été également rejetée par le juge qui estime que cela a été déjà fait. En fait, selon le juge, ce n’est pas à l’avocat de lui indiquer le sens dans lequel il doit mener son enquête.
Sur cette requête, l’avocat de la défense avait également fait un recours devant la Chambre d’accusation mais en vain, car la juridiction de recours a confirmé l’ordonnance du juge. C’est donc sur tout cela que la Chambre criminelle de la haute juridiction va se pencher.
Pour étayer ses arguments, en tout cas, l’avocat a invoqué l’inconventionnalité de certaines dispositions du Code pénal qui, selon lui, violeraient les normes internationales, notamment le Pacte relatif aux droits politique et civils, la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Chartre africaine des droits de l’homme, etc.
Rappelons que dans cette tuerie de Boffa-Bayotte, 14 personnes ont été tuées de la manière la plus barbare. Ainsi, 25 personnes ont été inculpées dont René Capin Bassène, Omar Ampoye Bodian et autres.