Economie

Droit de tirages spéciaux : Macky Sall demande aux États riches et aux institutions internationales de faire plus pour l’Afrique

le président de la République, Macky Sall prenant part au Sommet sur le financement des économies africaines
Macky Sall, président de la République du Sénégal

Le Président Macky Sall a demandé lundi aux États riches et aux institutions internationales des actions plus durables pour permettre l’émergence des économies africaines. En effet, c’est aujourd’hui que tous les pays membres du FMI ont reçu leur part de la nouvelle allocation de droits de tirage spéciaux (DTS). Leurs autorités sont ainsi inviter à l’utiliser de manière responsable et éclairée, dans l’intérêt de tous. En ce qui le concerne, la part du Sénégal s’élève à 460,5 millions de dollars (près de 300 milliards de francs CFA).

Il y a un peu moins d’un mois le Fonds monétaire international (FMI) annonçait l’effectivité de l’allocation des Droits de tirage spéciaux (DTS). Elle est entrée en vigueur ce lundi 23 août. Les fonds s’élèvent à 650 milliards de dollars (environ 365 000 milliards de francs CFA) dont 33 milliards (environ 20 000 milliards de francs CFA) pour l’Afrique.

Ces liquidités permettront, d’après Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI, de renforcer la résilience et la stabilité de l’économie mondiale dans ce contexte de crise de la Covdi-19. Pour le Président Macky Sall, dont le pays se voit attribuer 460,5 millions de dollars (près de 300 milliards de francs CFA), les économies les plus prospères ainsi que les institutions internationales doivent aller plus loin pour accompagner l’émergence des États africains.

Le chef de l’État avait plaidé en ce sens lors du sommet de Paris sur le financement des économies africaines, mardi 18 mai. « Au-delà des solutions conjoncturelles, disait-il, l’Afrique a surtout besoin d’une réforme de la gouvernance économique et financière mondiale, avec des mécanismes innovants, nous permettant d’accéder aux marchés de capitaux à des coûts soutenables et selon des maturités adaptées aux actifs à financer. C’est une nécessité vitale pour nos économies. Autrement, tous les efforts d’émergence resteront vains. »

La plaidoirie de Macky Sall

Macky Sall avait d’abord demandé aux pays riches de se montrer plus généreux avec l’Afrique à propos des DTS. « Je lance un appel aux pays du G20, qui recevront plus de 2/3 des nouvelles allocations de DTS, afin qu’ils réallouent leurs quotas en appui aux efforts de relance des pays africains, sous forme de dons, de prêts concessionnels et semi-concessionnels à longue maturité. (Et) par souci d’efficacité et de diligence, que les réallocations se fassent (le cas échéant) via des institutions internationales et africaines appropriées. »

En écho à cet appel de son homologue sénégalais, le Président français, Emmanuel Macron, s’était prononcé au cours du même sommet en faveur d’une redistribution des DTS permettant au continent de couvrir ses besoins de liquidités ; lesquels ont fixés à 100 milliards de dollars par les ministres africains de l’Économie. La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, est allée dans ce sens.

Macky Sall a ensuite appelé à une redéfinition des règles de la gouvernance mondiale. Pointant le plafonnement de l’endettement (à 70% dans l’espace UEMOA) et du déficit budgétaire (à 3%) ainsi que le coût élevé des primes d’assurance dû, selon lui, à une perception parfois erronée du risque d’investir en Afrique.

Il disait : « Sur ces trois points, je continue de plaider pour une réforme urgente des règles, notamment celles de l’OCDE sur les conditions d’octroi des crédits export : on ne peut pas appliquer les mêmes standards à des pays à forces et besoins inégaux. Nous voulons un assouplissement des règles de plafonnement de l’endettement et du déficit budgétaire, et une correction de la perception du risque d’investissement en Afrique, pour une notation plus juste, et donc des coûts de primes d’assurance moins élevés. »

Le FMI recommande la transparence

En attendant d’arriver à ces réformes qui permettront, d’après le Président sénégalais, « l’accès des pays africains aux ressources nécessaires au financement de leurs efforts de relance et d’émergence », le FMI recommande de la transparence dans l’utilisation des liquidités mobilisées dans le cadre de l’allocation des DTS.

« L’utilisation de l’allocation de DTS devra être faite avec précaution et en toute transparence, a demandé Kristalina Georgieva, mercredi 18 août, lors du sommet extraordinaire virtuel des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). J’ai recommandé aux autorités de les utiliser pour répondre aux besoins urgents et au redressement des réserves de change. »

Sur le continent, l’Afrique du Sud (4,3 milliards de dollars), le Nigeria (3 milliards) et l’Égypte (2,9 milliards) sont les trois plus grands bénéficiaires des DTS. Les deux plus importantes économies de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la Côte d’Ivoire (925,6 millions) et le Sénégal (460,5 millions), sont aux septième et neuvième places, respectivement.

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