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Décès de Hissene Habré : Human Rights Watch réclame l’indemnisation des victimes

Décès de Hissene Habré : Human Rights Watch réclame l’indemnisation des victimes
Des victimes de Habre manifestent

La nouvelle est tombée hier dans la matiné : l’ancien président tchadien Hissène Habré est décédé du Covid-19 le 24 août à l’hôpital principal de Dakar. L’ex homme fort de N’Djamena qui avait trouvé refuge à Dakar, après avoir été chassé du pouvoir en décembre 1990, purgeait au Sénégal une peine d’emprisonnement à perpétuité pour de graves crimes internationaux. Au cours de son procès devant les chambres africaines extraordinaire, l’ancien chef d’État a été tenu pour responsable des faits qui lui sont reprochés et condamné à la prison à vie.

L’ancien président du Tchad Hissène Habré est mort hier du Covid-19, mardi, à l’âge de 79 ans, au Sénégal, où il avait été condamné à la prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture. Aussitôt, la nouvelle est tombée, l’organisation de défendre les droits de l’homme et pour le respect de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Human Rights Watch qui a pendant longtemps porté le combat des “victimes de Habré” a sorti un communiqué pour rappeler que les victimes de Habré attendent toujours une indemnisation.

“Le gouvernement Habré était responsable d’assassinats politiques généralisés, de tortures systématiques, de milliers d’arrestations arbitraires et de ciblage de groupes ethniques particuliers. Habré lui-même a été impliqué dans les abus commis pendant son règne au Tchad de 1982 à 1990, principalement en maintenant un contrôle étroit sur sa redoutable police politique, la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS) dont les membres ont torturé et tué ceux qui s’opposaient à lui ou appartenaient simplement à la mauvais groupe ethnique”, a note l’Ong base à New York à travers un communiqué dont une copie est parvenue à Les Echos.

Poursuivant, Human Rights Watch indique que Habré a été le premier ancien chef d’État à être jugé et reconnu coupable de crimes internationaux graves par le tribunal national d’un autre État, en vertu de ce que l’on appelle le principe de compétence universelle.

“Il a été condamné en 2016 pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture, y compris l’esclavage sexuel , par les Chambres africaines extraordinaires soutenues par l’Union africaine au Sénégal, où il s’était enfui en 1990 après avoir été destitué par l’ancien président tchadien, Idriss Déby Itno”, note-t-elle, rappelant encore que Habré a été arrêté et inculpé pour la première fois au Sénégal en 2000, mais il a fallu une longue campagne de ses victimes avant que les Chambres africaines extraordinaires ne soient créées par le Sénégal et l’Union africaine en février 2013 pour poursuivre les crimes internationaux commis au Tchad pendant le règne de Habré.

“Quatre-vingt-treize témoins ont témoigné au procès de Habré et ont présenté des récits horribles de torture, de viol, d’esclavage sexuel, de massacres et de destruction de villages”, assure Human Rights Watch, disant que le cas Habré montre que même si la justice n’est pas possible à court terme, elle peut être obtenue.

“Une cour d’appel a confirmé la condamnation de Habré en avril 2017 et a accordé 82 milliards de francs CFA à 7 396 victimes, mandatant un fonds d’affectation spéciale de l’Union africaine pour collecter des fonds en recherchant les actifs de Habré et en sollicitant des contributions”.

Mais, assure Human Rights Watch, alors que l’Union africaine a adopté le statut du Fonds d’affectation spéciale en 2017 et lui a alloué 5 millions de dollars, il n’est pas encore devenu opérationnel et les victimes n’ont pas reçu un centime de réparations.
“La mort de Habré souligne l’urgence pour les victimes, qui ont lutté sans relâche pendant 25 ans pour le traduire en justice, de recevoir des réparations pour ce qu’elles ont subi. L’Union africaine et le gouvernement tchadien doivent désormais veiller à ce que les victimes soient enfin indemnisées”, souligne encore l’organisation non-gouvernementale.

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