Economie

Enquête sur l’emploi : le nombre d’employés en hausse, de grandes disparités relevées dans la rémunération

Un employé de la firme JUMIA en Afrique
des employés de la firme JUMIA en Afrique

Au deuxième trimestre 2021, le nombre d’employés salariés dans le secteur moderne hors administration publique est évalué à 334.662 contre 304.003 un an plus tôt, soit une hausse de 10,1%. De même, les rémunérations globales ont progressé de 15,6% sur la même période, soit une masse salariale de 354,1 milliards francs Cfa. Cependant, une grande disparité est relevée dans la distribution de cette rémunération avec 40% de la rémunération versée à 20% des effectifs permanents, alors que les ouvriers qui représentent 48,7% des permanents ont reçu 20,7% de la masse salariale.

Hausse du nombre d’employés dans le secteur moderne

Il ressort de l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail (Eerh) au second trimestre de 2021 réalisée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) que le nombre d’employés dans le secteur moderne, hors administration publique, a progressé de 10,1%, soit 334.662 employés dans la période sous revue, comparativement à celui de la période correspondante en 2020. Cette évolution est consécutive à l’augmentation des effectifs dans la construction (45,6%) et, dans une moindre mesure, les services (11,2%) et l’industrie (6,1%). De même, il est noté une augmentation des effectifs dans le secteur du commerce (2,7%). L’augmentation du nombre d’employés dans le secteur de l’industrie est en relation avec la progression des effectifs dans la totalité des sous-secteurs, en particulier dans celui des extractives (42,6%).

S’agissant de l’accroissement des effectifs dans le secteur des services, il est imputable à l’augmentation du nombre d’employés dans la majorité des sous-secteurs, notamment ceux des activités artistiques, sportives et récréatives (30,1%), de l’hébergement et de la restauration (16,8%), de l’enseignement (12,6%), des activités financières et d’assurance (11,8%) ainsi que ceux des activités de services de soutien et de bureau (11,4%). Toutefois, la diminution du nombre d’employés dans les sous-secteurs des activités immobilières (-23,9%), des activités pour la santé humaine et l’action sociale (-7,0%), et des activités spécialisées, scientifiques et techniques (-6,4%) a limité la hausse notée dans le secteur des services.

7 employés sur 10 dans le secteur moderne sont permanents

La répartition du nombre d’employés dans le secteur moderne hors administration publique, selon le statut dans l’emploi, révèle une prédominance des permanents au deuxième trimestre 2021. En effet, un peu plus de 7 employés sur 10 dans le secteur moderne sont des permanents. Par ailleurs, suivant le type d’activité, il est noté une prédominance de l’emploi permanent dans la totalité des branches d’activités étudiées.

Il convient tout de même de signaler un recours assez important à des saisonniers dans les services de soutien et de bureau (42,6%), l’enseignement (42,0%), les activités de fabrication (39,8%) ainsi que dans les activités extractives (32,8%) et de construction (23,5%). Selon la répartition du nombre d’employés permanents suivant la catégorie socioprofessionnelle, laisse apparaître une prédominance des ouvriers (48,7%) dans le secteur moderne hors administration publique. Ils sont suivis des techniciens, agents de maîtrise et ouvriers qualifiés qui représentent 34,5% des permanents. Les techniciens supérieurs et cadres moyens ainsi que les cadres supérieurs sont les moins représentés avec des proportions respectives de 9,8% et de 6,9%. L’enquête révèle également une prépondérance des ouvriers dans tous les sous-secteurs de l’industrie hormis ceux de «l’électricité et de gaz» et d’eau, où il est noté une prédominance des «techniciens, agents de maîtrise et ouvriers qualifiés» (61,1%).

74,5% des salariés permanents dans le secteur moderne sont des hommes

Par ailleurs, plus de deux employés sur trois, dans la construction (67,2%), sont des ouvriers. De même, dans le secteur du commerce, 44,3% des permanents sont de cette catégorie socioprofessionnelle. Dans les services, il est noté une certaine hétérogénéité suivant le sous-secteur. En effet, l’effectif des ouvriers est plus important dans l’hébergement et la restauration (80,6%), les activités des services de soutien et de bureau (70,8%), les activités artistiques, sportives et récréatives (62,7%), les activités immobilières (54,5%), les activités spécialisées, scientifiques et techniques (37,7%), ainsi que les activités pour la santé humaine et l’action sociale (34,6%).

Tandis que les techniciens, agents de maîtrise et ouvriers qualifiés sont les plus représentés dans les activités financières et d’assurance (62,6%), du transport et de l’entreposage (37,0%), de l’enseignement (36,7%) ainsi que de l’information et de la communication (32,0%). L’enquête révèle également que 74,5% des salariés permanents dans le secteur moderne sont de sexe masculin. Il convient tout de même de signaler un recours assez important des entreprises aux femmes dans le secteur des services, en particulier dans l’enseignement (45,7%), les activités pour la santé humaine et l’action sociale (45,1%), et les activités financières et d’assurance (44,2%).

La rémunération des travailleurs au 1er semestre a atteint 354,1 milliards

Au second trimestre de 2021, la masse salariale dans le secteur moderne s’est établie à 354,1 milliards francs Cfa contre 306,3 milliards un an plus tôt, soit une hausse de 15,6%. Cet accroissement fait suite à l’augmentation de la masse salariale dans les secteurs de la construction (+46,5%), des services (18,7%), de l’industrie (+11,6%) et du commerce (+6,2%). L’augmentation de la masse salariale au niveau du secteur des services est principalement liée à l’accroissement des rémunérations dans l’enseignement (+200,6%), les activités de transport et d’entreposage (+85,4%), les activités artistiques, sportives et récréatives (+59,7%) et l’hébergement et la restauration (33,7%). Le relèvement de la masse salariale dans l’industrie est, notamment, consécutif à la hausse de la masse salariale dans les industries extractives (+52,7%), de production et distribution d’électricité et de gaz (+14,3%) ainsi que celle des industries de production et distribution d’eau (+10,7%).

91,7% des salaires versés par le secteur moderne destinés aux permanents

Parallèlement à la distribution des effectifs, une bonne partie (91,7%) des salaires versés au deuxième trimestre 2021 par le secteur moderne est destinée aux permanents. Par ailleurs, selon le type d’activité, une distribution similaire est observée au deuxième trimestre 2021 pour la totalité des branches d’activités de l’industrie, de la construction et du commerce. De même, pour les services, hormis l’enseignement où plus de 71% de la rémunération est payée aux saisonniers, pour toutes les autres sous branches d’activités, plus la moitié des salaires est versée aux permanents. Tout de même, une part assez considérable des rémunérations dans les sous-secteurs de la santé et de l’action sociale (18,9%), de la construction (14,2%), des services de soutien et de bureau (35,3%), des activités extractives (14,5%) et de celui des activités de fabrication (11,6%) est versée au personnel saisonnier.

Grosses disparités dans la distribution de la rémunération

La répartition de la masse salariale des employés permanents suivant la catégorie socioprofessionnelle, au deuxième trimestre 2021, fait ressortir des disparités dans la distribution. En effet, plus de 40% de la rémunération est versée à moins de 20% des effectifs permanents. En particulier, les cadres supérieurs et les techniciens supérieurs qui représentent, respectivement 6,9% et 9,8% des effectifs permanents ont perçu, dans cet ordre, 26,3% et 16,2% de la masse salariale. En revanche, les ouvriers qui représentent près de la moitié des effectifs permanents (48,7%) ont reçu 20,7% de la masse salariale sur la même période. Les techniciens et agents de maîtrise (34,5% des effectifs) ont, quant à eux, reçu 36,8% de la masse salariale. Suivant le secteur d’activités, la répartition de la masse salariale des permanents entre les différentes catégories socioprofessionnelles varie d’une branche d’activités à une autre.

Ainsi, dans l’industrie, 39,3% de la masse salariale revient aux techniciens et agents de maîtrise et 28,1% aux ouvriers. Les cadres supérieurs et les techniciens supérieurs ont perçu respectivement, 15,5% et 17,1% de la masse salariale des permanents. Dans le secteur de la construction, les ouvriers ont perçu 47,3% de la rémunération au moment où les cadres supérieurs et techniciens supérieurs ont, respectivement, reçu 25,1% et 10,6% de la masse salariale versée. Au niveau du commerce et des services, ce sont les cadres supérieurs qui ont perçu plus du tiers de la rémunération. 73,6% des salaires versés aux permanents au deuxième trimestre 2021 sont perçus par les hommes.

41,3 heures, durée moyenne travaillée par semaine

La durée moyenne hebdomadaire travaillée par employé dans le secteur moderne hors administration publique est estimée à 41,3 heures au deuxième trimestre 2021 contre 40,9 heures au trimestre correspondant de l’année précédente, soit une augmentation de 1,0%. Cette situation est imputable principalement au relèvement des heures hebdomadaires moyennes travaillées dans le commerce (+1,8%), la construction (+1,8%) et l’industrie (+0,4%). En revanche, sur la même période, le nombre d’heures hebdomadaires moyennes travaillées dans les services s’est replié de 0,1%, sous l’effet, principalement, d’une diminution de celui dans les activités pour la santé humaine et l’action sociale (-4,8%).

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