Sommet Cedeao : vers un durcissement des sanctions contre le Mali et la Guinée
Le 60e Sommet de la Cedeao s’est réuni ce Dimanche à Abuja au Nigeria et porte sur la situation politique au Mali et en Guinée. Selon les informations, les chefs d’Etat et de gouvernements qui se sont regroupés penchent vers durcissement des sanctions contre le Mali et la Guinée.
Ce dimanche 12 décembre, les chefs d’État de la CEDEAO se réunissent à Abuja, au Nigeria. Ils discuteront entre autres sujets de la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest mais surtout des crises socio-politiques au Mali et en Guinée.
Ces deux pays ont connu des changements anticonstitutionnels du pouvoir à travers des coups d’État menés par des militaires. Au Mali, le Colonel Assimi Goïta a été à l’origine de deux putsches en moins d’une année alors qu’en Guinée, le Colonel Mamadi Doumbouya a mis fin au 3e mandat d’Alpha Condé.
Les décisions prises jusque-là à l’encontre des nouvelles autorités de ces pays n’ont pas donné les résultats escomptés. En sus de la suspension des deux États des instances de la CEDEAO, des sanctions individuelles ayant pour noms interdiction de voyage et gel des avoirs ont visé les autorités.
Ce dimanche, on peut assister à un durcissement des sanctions contre les nouveaux décideurs même s’il est fort probable qu’elles soient à des degrés différents. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a une réputation à sauver.
La junte malienne qui a actionné tous les leviers pour être « comprise » et « accompagnée » n’aurait pas cependant fait de proposition convaincante sur la tenue des élections présidentielles et législatives initialement prévues le 27 février. Or, le président du Sénégal avait annoncé dans un entretien à RFI que l’organisation ouest-africaine tirerait toutes les conséquences d’un éventuel échec des pourparlers sur l’organisation des élections à date échue.
Côté malien, les choses semblaient pourtant claires depuis un bon moment. Le Premier ministre Choguel Maiga qui est frappé d’une interdiction de se déplacer par l’organisation sous-régionale, a toujours soutenu que la suite à donner à la transition dépendra des conclusions des assises nationales de la refondation (ANR) prévues du 27 au 30 décembre. La première manche a démarré ce samedi 11 décembre au niveau local. Ce qui donne une idée sur la possibilité d’organiser des élections.
Dans ce bras de fer avec la CEDEAO, la junte peut au moins compter sur le soutien d’une partie de la population malienne qui ne cesse de manifester son hostilité à l’institution ouest-africaine et aux partenaires traditionnels du Mali dans la lutte contre le terrorisme.
Moins exposée à des sanctions supplémentaires que le Mali, la Guinée doit édifier la CEDEAO sur la durée de la transition. Le Colonel Doumbouya avait conditionné ce choix à la tenue de consultations nationales.