Sénégal

Criminalisation de l’homosexualité : les homos écrivent à Macky Sall, exigent la dissolution de Safyatoul Haman et des poursuites contre Jamra

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Des Sénégalais manifestent pour la criminalisation de l’homosexualité

Les militants des droit des homosexuels au Sénégal ont encore à travers la gorge l’initiative prise par des Sénégalais allant dans le sens de faire criminaliser les actes contrenatures. Pour marquer leur indignation, ces membres d’un « groupe de militants sénégalais » qui dénonce « l’absence d’Etat de droit au Sénégal », ont interpelé le président de la République à travers une pétition lancée en ligne pour revendiquer « le droit de vivre sans discrimination ni intimidation pour tous ». Ils exigent que des organisations telles que Safyatoul Haman, qu’ils taxent de « forces paramilitaires financées par les marabouts à Touba, soient dissoutes sans délai. Et appellent à la poursuite de toutes les organisations « comme Jamra », qu’ils accuse de promouvoir l’incitation à la haine et à la violence contre d’autres Sénégalais.

Alors que le bureau de l’assemblée nationale a rejeté la proposition de loi visant à renforcer les lois existantes à l’encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT), les militants sénégalais veulent aller plus loin dans cette affaire. Dans une lettre ouverte adressée au président de la République du Sénégal, Macky Sall et publiée sous forme d’une pétition, les militants des droit des homosexuels au Sénégal étalent leurs multiples revendications.

« Nous, un groupe de militants sénégalais, revendiquons le droit de vivre sans discrimination ni intimidation pour tous. Nous revendiquons le droit de vivre dans une société juste et moderne où l’accès à la justice et à une éducation laïque gratuite peut être un vecteur d’épanouissement et de sécurité pour chacun, quels que soient son sexe, son orientation sexuelle ou son origine sociale », ont noté les militants dans leur lettre, sans préciser les noms des signataires.

S’il en est ainsi, c’est que estiment-ils, face à l’homophobie rampante, il était temps de dénoncer l’absence d’Etat de droit au Sénégal, appelant au respect des droits humains pour tous. « Nous sommes un groupe de militants sénégalais des droits de l’homme et nous voulons que le Sénégal devienne un pays inclusif fondé sur l’État de droit, pour s’engager sur la voie du développement social », lit-on sur la note publiée en ligne.

Poursuivant, ces militants des droits des homosexuels dénoncent « la régression en cours dans notre pays, qui utilise le prétexte de la religion islamique pour plonger une frange de la nation sénégalaise dans la peur, la laissant sous l’emprise des chefs religieux, qui poursuivent leurs objectifs de pouvoir et de contrôle politique sur la population ».

« Nous dénonçons un récit trompeur qui utilise une rhétorique nationaliste et anticolonialiste pour couvrir les violations des droits humains contre les homosexuels, les talibés, les albinos ou les femmes », écrivent-ils, exigeant que « les lois soient appliquées au Sénégal par un pouvoir judiciaire fort et indépendant, loin de l’ingérence des marabouts qui mettent en œuvre une justice parallèle, personnelle et arbitraire basée sur leurs propres intérêts politiques ».

Très remontés contre les organisations islamiques comme Safyatoul Haman ou encore Jamra, ces militants qui ont choisi de se cacher derrière l’anonymat demandent leur dissolution et leur poursuite.

« Nous exigeons que les forces paramilitaires, telles que Safyatoul Haman, financées par les marabouts à Touba ou ailleurs au Sénégal, soient dissoutes sans délai, car elles n’ont aucune légalité, ni aucune légitimité politique populaire. Nous appelons à la poursuite de toutes les organisations qui, comme Jamra, promeuvent l’incitation à la haine et à la violence contre d’autres Sénégalais », accusent-ils.

Rappelons que c’est en début de mois qu’une proposition de loi introduite au parlement par 11 députés avec le soutien des principaux groupes religieux. Celle-ci visait à renforcer les lois existantes à l’encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (Lgbt). Mais a l’arrivé elle a été rejetée.

Les relations sexuelles entre homosexuels étant déjà sanctionnées par la loi, le Bureau de l’Assemblée nationale, qui a empêché la proposition de loi d’être examinée, a déclaré que la loi actuelle était claire et punissait sévèrement l’homosexualité.

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