Contribution

[Tribune] Dans la peau d’un élève du public – Par La Gina Gomis

[Tribune] Dans la peau d’un élève du public - Par La Gina Gomis
Un élève sur le chemin de l'école

Je suis un élève de l’école publique. J’assume et j’en suis fier. Depuis le mois de décembre, je n’étudie plus comme avant.
Des débrayages à n’en plus finir, des grèves totales, des marches…

Chers amis, je suis triste et je crains pour mon avenir. Qu’ai-je fait pour être le seul perdant dans cette affaire ?
L’Etat se soucie-t-il de moi ? Je ne le pense pas ! Peut-être que les enfants de ceux qui nous gouvernent ne sont pas dans le public comme moi.
Ils sont dans les écoles privées et leurs cours se déroulent normalement. Leurs enseignants sont assidus. Ils apprennent 9 mois sans le moindre désagrément.
Quand on les déloge, ils nous lancent : » Laissez nous apprendre et allez dire à vos parents de vous inscrire dans le privé comme nous, on paye notre argent. » C’est la réponse salée de nos frères qui sont dans les établissements privés.

Pourtant j’aurai aimé être dans le privé comme eux, mais mes parents n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Que faire ?
Réglez ce problème, Monsieur le Président. Je veux suivre normalement les cours. Aidez-nous, s’il vous plaît !!!
Élèves du privé comme du public, nous sommes tous des enfants de la nation.
Chers enseignants, ne sommes-nous pas vos enfants ?

Bientôt les examens et nous n’avons pas encore fait nos devoirs, nos compositions…
Placez nous au centre de vos décisions. Vous êtes en grève dans le public, vous dispensez vos cours dans le privé et, à la fin du mois, vous recevez deux salaires. Une fois le consensus trouvé, vous allez bâcler les cours. Conséquence : aux examens le privé l’emporte sur le public.
A cause de cela le public a une mauvaise image au Sénégal.
Gouvernement et Enseignants pensez aux élèves !!!

Lagina Gomis, journaliste, chroniqueuse

Top 10 de l'info

Haut