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Rapport cour des comptes : les cadres du Pastef dénoncent un « festin des hyènes» et réclament des poursuites judiciaires

des membres du Moncap lors de la conférence de presse du lundi 19 décembre 2022
des membres du Moncap lors de la conférence de presse du lundi 19 décembre 2022

Le Mouvement national des cadres patriotes (Moncap) a animé hier lundi 19 Décembre 2022 une conférence de presse pour s’exprimer sur la situation du pays. Parmi les sujet évoqués lors de ce face à face avec les journalistes : le rapport 2021 de la Cour des comptes qui selon les camarades de Ousmane Sonko épingle des détournements fonds. Pour ce scandale qu’ils qualifient de « festin des hyènes», les cadres de Pastef réclament des poursuites judiciaires. Lors de cette conférence de presse, ils ont également évoqué les arrestations de militants du Pastef ou encore de l’affaire Sweet Beauty pour laquelle ils demandent purement et simplement au juge de décerner un non-lieu total à leur leader.

La Cour des comptes, dans son rapport 2021, a épinglé la gestion du fonds de riposte Covid. Dans le document, la cour assure que des « fautes de gestion et des infractions pénales » présumées ont été commises durant les années 2020-2021. Elle relève aussi des conflits d’intérêts et entorses au Code des marchés et réclame l’ouverture d’une information judiciaire contre au moins dix responsables. Ce sont ces faits d’une extrême gravité, rapportés sur 180 pages du rapport de la Cour des comptes et portant sur plus de 700 milliards de F Cfa qui fait parler depuis quelques jours au Sénégal. Alors que face à la presse hier, les cadres du parti Pastef-Les patriotes ne pouvaient pas ne s’exprimer sur cette actualité nationale.

Selon Daour Ngom, Coordonnateur du Mouvement national des cadres patriotes (Moncap), ce rapport illustre à suffisance « la mal gouvernance » du régime en place incarné par le président Macky Sall. « Ce rapport publié en août 2022 a révélé des irrégularités d’une gravité extrême dans la gestion des fonds », a déclaré le Coordonnateur du Mouvement national des cadres patriotes. Aussi, Daour Ngom et ses camarades n’ont pas manqué de rappeler les avertissements de leur leader, après sa rencontre avec le président de la République Macky Sall. « Le président Ousmane Sonko avait alerté pour dire, je le cite : ‘’Il ne faudrait pas qu’un seul franc destiné au combat contre la Covid-19 se retrouve ailleurs que de droit… Il ne faudrait pas que la crise serve à justifier un certain nombre de comportements’’ », a soutenu Daour Ngom.

Poursuivant, les cadres du Pastef ont dénoncé, face à la presse, les graves violations de la loi notamment des dispositions du Code des marchés publics. En effet, selon les camarades de Ousmane Sonko, « le caractère superfétatoire de la dérogation au Code des marchés publics (décret n°2020-781 du 18 mars 2020 signé par le président Maky Sall lui-même, après un rapport de présentation d’Abdoulaye Daouda Diallo) en raison de l’existence dans le CMP 2014 de dispositions applicables en cas d’urgence ».

Par ailleurs, les cadres de Pastef-Les Patriotes se sont interrogés sur « la pertinence même de la création du fonds Force-Covid-19, car son conseil stratégique ne s’est jamais réuni et son comité technique, l’organe opérationnel, n’a jamais fonctionné. Ainsi, toutes les décisions se prenaient en Conseil des ministres ».

Après avoir énuméré plusieurs pans du rapport de la Cour des comptes, notamment des transactions entre différents ministères ou encore l’attribution du marché d’Equipement de protection individuelle (Epi) à des sociétés n’ayant pas d’expérience dans le domaine, les membres du Moncap ont conclu que « le rapport de la Cour des Comptes révèle un «festin des hyènes» sur des fonds destinés à combattre la Covid-19 ». Mais pour eux, des faits aussi graves ne devraient en aucun cas rester impunis. Ainsi, les cadre de Pastef-Les Patriotes appellent les autorités compétentes à prendre « des sanctions exemplaires à l’endroit de tous ceux qui sont épinglés par le rapport de la Cour des comptes fonds Covid-19 suscité ».

A signaler que parmi les sujets évoqués l’affaire dite Sweet Beauty du nom du dossier d’accusassions de viols présumés. A ce propos, les cadres de Pastef-Les Patriotes assurent que toutes les preuves ainsi que « tous les témoignages innocentent Ousmane Sonko et mouillent les comploteurs, au premier plan desquels Mamour Diallo ». « Devant une telle situation, le juge d’instruction n’a aucun choix si ce n’est de décerner le non-lieu total au président Ousmane Sonko ».

Gnilane DIOUF

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