Sénégal : nouvel accord sur le TER défavorable au Sénégal selon Le Figaro
Un an après son inauguration, le TER de Dakar exploité par la SNCF est très en retard sur ses objectifs financiers mais aussi de fréquentation. Tour d’horizon d’une cacophonie comme seule la France en a le secret.
Il y a un an, la SNCF ouvrait à Dakar le premier TER africain. Guillaume Pepy, l’ancien patron de la SNCF, avait en effet un objectif : réaliser à l’international 30% du chiffre d’affaires de la maison SNCF. La réalisation fut menée en un temps record après l’abandon de la RATP qui convoitait également ce réseau dakarois. C’est qu’Élisabeth Borne, à l’époque à la tête de la RATP, espérait faire de ce projet sa vitrine dans le cadre de l’ouverture à la concurrence, d’autant plus que la régie n’exploitait aucun TER en France. Une ambition non poursuivie par celle qui lui a succédé à la tête de la Régie. Mais le train dakarois s’avérait tout aussi important pour les projets…
Profitant de la situation inextricable entre la SNCF et l’Etat du Sénégal, la société Meridiam fait alors une offre spontanée de reprise des activités à travers une concession sur 25 ans, assumant ainsi l’entier déficit des premières années, informe Le Figaro.
Qui indique que cette entreprise française a par ailleurs été choisie par le Sénégal pour mener à bien le projet de Bus à haut niveau de service en cours à Dakar (BRT). Un véritable « irritant » pour les consultants de la SNCF qui ont multiplié les allers retour entre Paris et la capitale Sénégalaise pour tenter d’imposer leurs conditions à l’État sénégalais. « Avec arrogance », n’a pas manqué de souligner un membre du cabinet du premier ministre rencontré sur place.
« Vu coté sénégalais les principaux points d’achoppement de ce nouveau contrat étaient la remise en cause par la SNCF de sa garantie « maison mère », son refus de faire entrer au capital le fond souverain Sénégalais Fonsis, sa demande d’une garantie de subvention pendant trois ans et son manque d’entrain à nommer un président sénégalais », révèle l’enquête de nos confrères français.
Mais pour ne pas risquer de perdre le contrat, Jean-Pierre Farandou a tenté le tout pour le tout et s’est envolé lundi dernier pour Dakar en compagnie de Muriel Signouret et Diego Diaz. « L’ambassadeur de France a pu organiser en dernière minute un rendez-vous non prévu à l’agenda du Président Macky Sall. Pendant une grosse demi-heure, les deux hommes ont tenté de trouver un «terrain d’entente», qui se révèle n’être pas à l’avantage du Sénégal. Cet accord reste encore à formaliser avec le blanc sein du conseil d’administration de la SNCF. Mais surtout celui de la Commission des marchés public sénégalaise très jalouse de son indépendance »
Selon le média français Le Figaro, « Reste le fond du problème : à savoir améliorer le service et faire venir des voyageurs pour que ce TER n’ait plus besoin d’argent public pour rouler. Or rien dans le nouveau contrat pousse l’opérateur SNCF à améliorer ses résultats. Bref, le projet TER de Dakar servira, sans doute, de modèle aux régions françaises pour négocier plus et mieux avec la SNCF. Sans se laisser impressionner ».
Abdoulaye NDAO