Sénégal : l’alliance Civicus dénonce l’intensification de la répression des libertés à l’approche de la présidentielle
L’alliance mondiale de la société civile, constitue un réseau influent d’organisations aux niveaux local, national, régional et international, Civicus, a publié hier sa liste de surveillance pour le mois de septembre 2023. Dans la note parcourue par Les Echos 7 pays sont particulièrement visés. Il s’agit du Bangladesh, de la Bosnie-Herzégovine, des Émirats arabes unis, d’Équateur mais surtout du Sénégal. Selon l’alliance internationale dédiée au renforcement de l’action citoyenne et de la société civile à travers le monde, alors qu’on s’approche des élections présidentielles de février 2024, « les autorités sénégalaises ont intensifié la répression de l’opposition et des dissidents ». Parmi les cibles de la répression Civicus cite notamment des journalistes et des militants et déplore que « les violations de l’espace civique se sont multipliées ».
Le Sénégal continue de faire l’objet de condamnation et de dénonciation à l’international depuis la mise en prison du leader de l’opposition. Après l’organisation non gouvernementale internationale de défendre les droits de l’homme et le respect de la Déclaration universelle des droits de l’homme, Human Rights Watch, c’est au tour de alliance internationale dédiée au renforcement de l’action citoyenne et de la société civile à travers le monde Civicus de dénoncer « le régime du président Macky Sall ». Civicus l’a fait à travers sa liste de surveillance pour le mois de septembre 2023 qui a été publié hier
Dans le document 5 pays sont particulièrement visés. Il s’agit du Bangladesh, de la Bosnie-Herzégovine, des Émirats arabes unis, d’Équateur mais surtout du Sénégal. La nouvelle liste de surveillance de Civicus Monitor met en évidence de profondes préoccupations sur l’exercice des libertés civiques au Bangladesh, en Bosnie-Herzégovine, dans les Émirats arabes unis, en Équateur et au Sénégal. Elle attire l’attention sur les pays qui connaissent un déclin important et rapide du respect de l’espace civique et a été établie à partir de l’évaluation des résultats de recherche faite par Civicus Monitor et ses partenaires de recherche, en consultation avec des militants sur le terrain.
« Dans les semaines et les mois à venir, Civicus Monitor suivra de près l’évolution de la situation dans chacun de ces pays dans le cadre des efforts déployés pour accroître la pression sur les gouvernements. Civicus demande à ces gouvernements de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre immédiatement fin aux mesures de répression en cours et de veiller à ce que les responsables de ces actes rendent des comptes ».
En ce qui concerne le Sénégal, l’alliance internationale dédiée au renforcement de l’action citoyenne et de la société civile à travers le monde, alors qu’on s’approche des élections présidentielles de février 2024, « les autorités sénégalaises ont intensifié la répression de l’opposition et des dissidents ». Parmi les cibles de la répression Civicus cite notamment des journalistes et des militants et déplore que « les violations de l’espace civique se sont multipliées ».
« A l’approche des élections présidentielles contestées en février 2024, les autorités sénégalaises ont intensifié la répression de l’opposition et des dissidents, notamment des journalistes et des militants, tandis que les violations de l’espace civique se sont multipliées. », dénonce l’organisation internationale. Et d’ajouter que « Jusqu’au 4 juillet 2023, le président sortant, Macky Sall, a refusé de dire s’il se présenterait pour un troisième mandat, sachant que la Constitution sénégalaise limite à deux le nombre de mandats présidentiels ».
Poursuivant, Civicus note que « bien qu’il ait finalement décidé de ne pas se présenter pour un autre mandat, les poursuites judiciaires engagées contre le dirigeant populaire de l’opposition et maire de Zinguinchor, Ousmane Sonko, considérées comme politiquement motivées par l’opposition, ont déclenché des manifestations et provoqué des troubles qui ont été durement réprimés par les autorités et les forces de sécurité ». « Ousmane Sonko a été arrêté fin juillet 2023, accusé entre autres de fomenter l’insurrection et de porter atteinte à la sûreté de l’État dans le cadre des manifestations meurtrières de juin 2023 et mars 2021, tandis que son parti politique, le Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), a été dissous par les autorités. », rapporte Civicus dans sa liste de surveillance pour le mois de septembre 2023.
Alors l’opposition dénonce les interdictions systématique des manifestations depuis le mois de mai 2023, Civicus regrette une intensification des violations de l’espace civique. « Ces derniers mois, les violations de l’espace civique se sont intensifiées, notamment l’usage excessif et meurtrier de la force lors des manifestations de l’opposition, l’assassinat de manifestants, les arrestations arbitraires de journalistes, la suspension des médias, la dissolution du parti d’opposition PASTEF et les restrictions d’accès à Internet et aux réseaux sociaux, notamment TikTok, qui a été suspendu. », note encore Civicus.
Civicus, l’alliance mondiale de la société civile, constitue un réseau influent d’organisations aux niveaux local, national, régional et international, et couvre tout le spectre de la société civile. Civicus inclut les éléments suivants dans sa définition de la société civile : les réseaux et organisations de la société civile ; syndicats; les réseaux confessionnels ; associations professionnelles; Organisations de développement des capacités des ONG ; fondations philanthropiques et autres organismes de financement.
Civicus travaille depuis près de deux décennies pour renforcer l’action citoyenne et la société civile à travers le monde, en particulier dans les domaines où la démocratie participative et la liberté d’association des citoyens sont menacées. Civicus a la vision d’une communauté mondiale de citoyens actifs et engagés engagés dans la création d’un monde plus juste et équitable. Cette approche repose sur la conviction que la santé des sociétés est directement proportionnelle au degré d’équilibre entre l’État, le secteur privé et la société civile.
L’organisation basé à Johannesburg en Afrique du Sud constitue un point focal pour le partage des connaissances, la représentation des intérêts communs, le renforcement des institutions mondiales et l’engagement entre ces secteurs disparates. Il défend la participation citoyenne en tant que composante essentielle de la gouvernance et de la démocratie dans le monde. Civicus cherche à amplifier les voix et les opinions des gens ordinaires et exprime l’énorme énergie créatrice du secteur en plein essor de la société civile.