Élections

Institution d’une Cour constitutionnelle : Khalifa Sall parle d’une épée de Damoclès sur la tête des sept sages

Barthélémy Dias - Khalifa Sall Taxawu Sénégal
Barthélémy Dias - Khalifa Sall Taxawu Sénégal

Khalifa Sall est d’avis qu’il n’y a jamais eu de crise institutionnelle ou de brouille entre Macky Sall et son Premier ministre. Il s’agit, dit-il, d’un complot pour reporter les élections. Il a aussi déploré l’épée de Damoclès qui pend sur la tête des sept sages avec cette proposition de loi qui vise, dit-il, à créer une Cour constitutionnelle à la place du Conseil constitutionnel.

La coalition Khalifa Président a animé un point de presse pour prendre position contre le report de la présidentielle décidé par le président de la République. Prenant la parole, le candidat de ladite coalition, Khalifa Ababacar Sall, a démonté cette crise alléguée entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale, mais également la crise interne entre le président de la République et son Premier ministre. «Dans notre pays, il ne peut pas y avoir de conflit entre le président de la République et son Premier ministre (Pm). C’est une combine entre le président et le Pm. La preuve par le conseil des ministres qui a suivi le report et qui décrit une parfaite entente entre les deux hommes», explique Khalifa Sall, avant de regretter : «j’ose espérer que ce n’est pas un complot contre notre démocratie et que les raisons avancées sur cette soi-disant crise sont fondées ; sinon il y aura de quoi désespérer de nos dirigeants», charge le candidat à la présidentielle.

S’agissant de la crise entre deux grandes institutions à l’origine de la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire, l’ancien député considère que cette commission a simplement servi de prétexte pour arriver au report. «Quels sont les actes posés par cette commission d’enquête ? Au nom de la séparation des pouvoirs, tout le monde savait que cette commission n’allait rien faire. Les députés ne peuvent pas convoquer des magistrats et tout le monde le sait. C’était simplement un complot, un prétexte pour tromper le peuple. Qu’est-ce que la loi reportant les élections a à voir avec une commission d’enquête parlementaire sur des soupçons de corruption ? Ils jouent avec le peuple», se désole de constater Khalifa Sall.

Pire, le candidat de Taxawu annonce une autre proposition de loi dans le circuit. Une proposition de loi qui, dit-il, vise à réformer le Conseil constitutionnel pour créer une Cour constitutionnelle. «Nous ne sommes pas fou. Par rapport à un Conseil qui a été saisi pour connaître d’un différend et d’un contentieux, ça ressemble à du chantage ou d’une épée de Damoclès sur la tête des juges. Si vous acceptez, vous restez ; au cas contraire, vous partez. C’est inquiétant qu’on se joue ainsi de nos institutions, de tout ce que le Sénégal a construit pour conforter l’Etat de droit, le rendre respectable et respecté par tous», regrette Khalifa Sall, persuadé que le Conseil constitutionnel doit continuer à faire son travail. Dans ce travail, il invite les sages à connaitre des recours et à ne pas se déclarer incompétents. «Personne ne l’acceptera», dit-il. Et, il en veut pour preuve le précédent de 2016. Même s’il fait remarquer que les jurisprudences ne sont pas souvent respectées. «On demande au conseil de faire preuve de constance, de cohérence et de permanence», dit-il.

Toujours, en ce qui concerne le Conseil constitutionnel, Moussa Tine d’ajouter : «Lorsque Macky Sall a saisi l’avis du Conseil constitutionnel en 2016 pour réduire son mandat de 7 à 5 ans, le Conseil avait rendu une décision estimant que le chef de l’Etat ne peut réduire son mandat. On lui demande cette fois-ci de prendre son courage à deux mains parce que le peuple l’interpelle. Tout ce qui relève des opérations électorales, c’est le juge constitutionnel qui est compétent», explique Moussa Tine qui estime que c’est le décret du chef de l’Etat qui a installé la crise. «Si ce coup de force passe, un autre président pourra le rééditer. Il faut combattre tous les précédents qui peuvent être dangereux», ajoute l’ancien député. «Le plus dangereux, c’est que le Conseil décide qu’il n’est pas compétent. En ce moment, on aura de véritables problèmes au Sénégal parce que le 2 avril, Macky Sall ne sera plus président», tranche Moussa Tine.

Pour sa part, Barthélemy Dias a décidé de se dresser contre cette forfaiture. «Nous comptons nous dresser contre cette forfaiture, contre ce coup d’Etat. A ce titre, nous comptons répondre à l’invitation de la plateforme Aar sunu élection» pour participer à la marche silencieuse qu’elle organise cet après-midi pour démontrer que le peuple sénégalais est contre ce coup d’Etat.

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