Dégradation de la note du Sénégal par Moody’s : le Gouvernement répond en engageant des réformes ambitieuse pour réduire le déficit
Le Sénégal a vu sa note dégradée de Ba3 à B1 par l’agence de notation Moody’s, conséquence de l’augmentation du déficit budgétaire et du niveau d’endettement de 2019 à 2023. À travers un communiqué publié hier, le Ministre des Finances et du Budget annonce des réformes pour réduire significativement le déficit dès 2025. Il s’agit notamment de l’adoption de systèmes financiers intégrés et informatisés, le renforcement des mécanismes de contrôle et l’amélioration de la coordination institutionnelle pour garantir une prise de décision efficace. Le Gouvernement s’engage également à renforcer la gouvernance financière et à améliorer la gestion de la dette, en collaboration avec des institutions internationales comme le FMI et la Banque Mondiale.
Alors que le Sénégal est en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour des mesures correctives après qu’un audit ordonné par le président Bassirou Diomaye Faye a révélé que le déficit budgétaire de 2023 est supérieur à 10 %, par rapport aux 5 % déclarés par le régime précédente, l’entreprise spécialisée dans les solutions de gestion des risques et l’analyse financière d’entreprises commerciales ou d’organes gouvernementaux Moody’s abaisse la note du Sénégal à B1.
L’annonce a été faite par le Ministère des Finances et du Budget à travers un communiqué rendu public hier.
« La note du Sénégal vient d’être revue à la baisse, passant de Ba3 à perspective stable à B1 avec une mise sous surveillance. », informe d’abord le communiqué. Qui poursuit : « Cette baisse est consécutive à la révision à la hausse du déficit budgétaire et du niveau d’endettement observés sur la période 2019-2023, suite à l’audit des finances publiques, dont les résultats préliminaires ont été communiqués par le Gouvernement le 26 septembre 2024. »
Selon les services de Cheikh Diba, « cet audit, commandé par les plus hautes autorités et préparé sous la direction du Ministre des Finances et du Budget, répond aux exigences de la loi 2012-22 du 27 décembre 2012 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques. »
Devant cette situation, informe le communiqué du Ministère des Finances et du Budget, le Gouvernement promet des réformes pour maîtriser le déficit budgétaire et l’endettement.
« Face à cette situation, le Ministre des Finances et du Budget réaffirme la volonté ferme du Gouvernement de mettre en œuvre rapidement des réformes ambitieuses pour réduire significativement le déficit dès 2025 et consolider cette baisse à court terme, en accord avec les engagements pris au sein de l’UEMOA et de la CEDEAO. De plus, une trajectoire claire
sera définie pour abaisser le taux d’endettement. », renseigne le communiqué.
En outre, poursuit la note, des réformes structurelles visant à renforcer l’intégrité du cadre de gestion des finances publiques seront mises en œuvre, en visant des standards internationaux élevés.
« Dans cet esprit, le Sénégal poursuivra sa collaboration avec ses partenaires internationaux notamment la Banque Mondiale et le FMI mais aussi la CEDEAO, l’UEMOA, la BCEAO, la Banque Africaine de Développement, la BOAD et tous ses partenaires régionaux pour améliorer la gestion de la dette, renforcer la gouvernance financière et assurer une transparence accrue dans les processus budgétaires. », renseigne encore le communiqué.
Qui explique que les réformes comprendront l’adoption de systèmes financiers intégrés et informatisés, le renforcement des mécanismes de contrôle et l’amélioration de la coordination institutionnelle pour garantir une prise de décision efficace.
« Tout ceci sera réalisé en cohérence avec les
normes communautaires liant notre pays à la CEDEAO et à l’UEMOA, tout en se conformant aux meilleures pratiques. », dit le communiqué, précisant que « le Gouvernement reste ouvert au dialogue avec ses partenaires tout au long du processus afin de garantir un avenir économique stable et prospère »
« Des mises à jour régulières seront fournies par le biais de communiqués de presse, conférences et plateformes officielles afin de tenir le public informé de l’avancée des réformes et des mesures correctives prises », a terminé la note du Ministère des Finances et du Budget.