Vision Sénégal 2050 : tout savoir sur le nouveau référentiel des politiques publiques
Alors que les Sénégalais sont convoqués aux urne dans un mois pour des élections législatives anticipées, le tandem à la tête du pays, le président Bassirou Diomaye Faye et son premier ministre Ousmane Sonko ont annoncé un nouveau programme de transformation de l’économie sénégalaise qui remplace le Plan Sénégal émergent de l’administration précédente. L’ambitieux plan baptisé « Sénégal 2050 : agenda national de transformation », qui vise à rompre avec le surendettement, a été présenté au public hier lors d’une cérémonie au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad). Lors de cette cérémonie, les experts qui ont travaillé sur le plan ont exposé sur plusieurs thèmes. D’abord « le Diagnostics » a été fait par, Cheikh Modou Thiam, Directeur de la planification au ministère de l’économie, du plan et de la coopération, ensuite « La Vision Sénégal 2050 » a été présenté Victor Ndiaye, président du Cabinet Performance Groupe et enfin, « la déclinaison quinquennale et le cadre de mis en œuvre » a été expliquée par Souleymane Diallo, directeur général de la planification et des politiques économiques au ministère de l’économie, du plan et de la coopération. Pour ce dernier, d’ici à 2029, « le Sénégal doit jeter les fondements de ce nouveau modèle et assainir le cadre économique ».
Le Diagnostics
Cheikh Modou Thiam, Directeur de la planification au ministère de l’économie, du plan et de la coopération
M. le Président de la République, M. le Premier ministre, Mesdames, Messieurs les ministres, Distingués invités, Le 24 mars 2024, les Sénégalais ont porté au pouvoir Son Excellence M. Basir Diomaye Diakar Fayy autour d’un projet de transformation systémique à l’horizon 2050. Nous sommes là pour vous présenter l’agenda national de transformation systémique du Sénégal. Cependant, mettre en place cet agenda sur 25 ans exige de procéder à un diagnostic profond et exhaustif des politiques qui auraient été menées sur le long terme depuis l’indépendance. J’ai l’insouciance de vous présenter ce diagnostic qui sera suivi par une présentation de la vision à l’horizon 2050 et enfin, de façon pratique sur les cinq prochaines années, du plan d’action quinquennable. M. le Premier ministre a pratiquement résumé ce qui a caractérisé depuis l’indépendance le Sénégal, comme il l’a rappelé, avec une hausse du PIB par habitant de seulement 0,4% sur la période, avec une gouvernance qui a budé le développement, et il l’a rappelé, en attestant une baisse de l’index de perception de l’administration publique de 11 points de pourcentage. Également, on l’a senti, depuis l’indépendance, on a eu trois crises cycliques d’endettement. Trois crises cycliques d’endettement, ce qui caractérise et constitue un statut vicieux de l’endettement. Il y a eu les réglements structurels, l’initiative également PPPE, et dernièrement nous en sommes à plus de 85% du PIB en termes d’endettement. Une population active également avec une faible productivité, pratiquement un tiers des actifs sont occupés, et un modèle social qui est inéquitable, en attestant le rang du Sénégal, 169 sur 192, soutenant le Sénégal parmi les 25 pays à développement humain le plus faible. Et également, un manque de résilience avec un développement durable, véritablement fragile. Donc, c’est diaposètre, véritablement, caractérise le Sénégal avec une informe de fragilité et une dépendance économique structurelle. On était en 1960. Au Sénégal, nous avions un PIB par habitant qui était autour de 307 dollars. Ce PIB par habitant n’a été multiplié que par 5. Au même moment, des pays qui étaient autour de ce PIB par habitant de 307 dollars, ou bien même plus faible, ont eu le PIB par habitant qui a été multiplié par 4, par 33, et même pour la Cohésion, par plus de 100.
Le Sénégal également est caractérisé par une croissance avec un secteur tertiaire qui occupe l’essentiel de l’économie, pratiquement 60% depuis l’indépendance. Le primaire est très faible, autour de 16% et 24%, et un secteur secondaire qui est très faible, autour de 20%. Et le secteur tertiaire est caractérisé par une prépondérance de l’informel, le secondaire par des chaînes de valeurs qui sont relativement très faibles, et un secteur primaire qui peine à dévoiler. Le Sénégal également est caractérisé par un nombre très faible d’entreprises, essentiellement de très petite taille. On l’a vu ici, on est en termes de parts à 90% pour les très petites entreprises pour lesquelles le chiffre d’affaires est autour de 10 à 20 qui ne dépasse pas environ 100 millions de chiffres d’affaires. Et quelque chose également caractérisé par le Sénégal, c’est qu’on a très peu d’entreprises formales. Lorsque pour le cas du Maroc ou du Singapour on est à 500 entreprises pour 10 000, ou bien à 700 entreprises pour 10 000, pour le Sénégal on n’en est qu’à 10 entreprises. Donc le tissu industriel est très faible, il y a très peu d’entreprises et elles sont également de très petite taille. Le premier ministre l’a rappelé, le secteur informel crée très très peu d’entreprises, alors que c’est le secteur privé qui devrait créer les emplois. Donc 17% au moment où le public est à 33%, pratiquement le double, et un secteur informel qui occupe pratiquement la moitié des emplois qui sont créés. La productivité également du Sénégal est très faible. L’innovation, on le voit en rouge, qui parfois même sur les différentes périodes est négative. Moins de 1% sur la période 1991-1993 et même sur la période 2000-2010. Donc c’est une productivité globale de l’économie qui est très faible, l’innovation en somme est très faible au Sénégal.
L’Agenda National de Transformation Sénégal 2050 est désormais notre boussole pour un Sénégal souverain, juste et prospère.
J’appelle chaque Sénégalais-s-e à s'approprier cette vision et à apporter sa pierre à l’édifice pour bâtir ce futur ambitieux. #Sénégal2050 pic.twitter.com/HZz0jIYC01
— Bassirou Diomaye Faye (@PR_Diomaye) October 14, 2024
Également la compétitivité du prix au Sénégal est très faible et elle a tiré pratiquement l’avantage du différentiel des relations qui lui a été favorable. Raison pour laquelle la compétitivité du prix est très faible, même si elle n’a pas atteint des niveaux très exceptionnels. Donc la compétitivité du prix au Sénégal est très faible. Des marchés de manœuvres également qui sont très limités. On l’a vu avec le fait de l’endettement de Sénégal, il y a eu trois entreprises d’endettement. En conséquence, le déficit budgétaire tourne actuellement autour de 10% au Sénégal et c’est quelque chose qui est relativement structurel. En intéresse graphique, actuellement, quand il y a eu le levier-zine, nous en étions à 2019 autour de 51% après le levier-zine alors qu’avec le salaire du levier-zine, nous en serions à 71%. Indépendance vis-à-vis de l’extérieur avec un déficit structurel de la balance commerciale qui a évolué de 15% en 2014 à 25% en 2023. Donc les exportations sont très faibles et également la demande interne est relativement limitée aux produits alimentaires, énergétiques et aux biens d’équipement. Un déficit structurel du compte extérieur courant, 5% pratiquement, ceci est dû à une épargne très faible, 20% du PIB au moment où l’investissement mesuré par la formation de capital fixe tourne autour de 35%. Raison pour laquelle on en est à ce déficit structurel de la balance commerciale et du compte extérieur courant. Pour cette raison, on a eu un apport substantiel de la diaspora autour de 10% du PIB.
Au Sénégal, il n’y a pratiquement pas de moteur de croissance. Pour créer de la richesse, pour aller vers le développement, il faut, sur le premier cadran, à droite, en haut, il faut un ensemble de filières internationales à des fortes valeurs ajoutées. Alors qu’en réalité, on en vient pratiquement autour de terre. C’est pratiquement quasi inexistant. Donc, comme une liste graphique, nous en sommes plus à de très petites filières domestiques à quelques filières internationales qui tournent autour de 20%. Il n’y a pratiquement pas de moteur de croissance au Sénégal. Cette situation qui catégorise le Sénégal, même si on a quelques opportunités que le Sénégal pourra exploiter, notamment la dynamique de l’inflation d’une population très forte, avec une très forte croissance, une fécondité également très élevée, 4 enfants par femme comptent une moyenne de 2,3 au niveau mondial. Une population également essentiellement jeune, 50% de la population a moins de 19 ans et 75% ont moins de 150 ans. Donc, c’est une population extrêmement jeune. L’immigration est également importante. Pratiquement, on a un immigrant contre trois immigrants sur l’inférieur sur les dix dernières années. Donc, le Sénégal, c’est un pays plus de départs et de transit. Une urbanisation également, il y a une brûlée depuis les années pendant l’inflation des zones rurales vers les zones urbaines. Le taux d’urbanisation, qui était autour de 33% par ancien, en 1976, compte actuellement 55% en 2023. Les projections révèlent que nous en serions en 2050 à 65%. Un capital humain très, très peu productif. Si on parle de capital humain, c’est l’éducation, c’est la santé, c’est également les mécanismes de protection sociale. A ce niveau, si on parle de la santé, relativement à la santé, il y a un déficit énorme en personnel de santé et en infrastructures.
✅️ Le référentiel Sénégal 🇸🇳2050 présenté
Passons à l'étape de sensibilisation, faire montre de pédagogie sur les échéances, les EDL ad hoc aux ministères, directions, parler d'une voix unifiée.
Cela fait écho au propos du PR sur la loyauté. Ñu fatte feppeu😉@gor_ngom pic.twitter.com/Ch52I5izmG— Anna Sow (@ASPeulh) October 14, 2024
Il y a également une disparité très forte. Pratiquement, 68% des spécialistes au Sénégal sont concentrés dans la région de Dakar. Donc, une disparité très, très forte. Et également, une émergence des maladies non transphysiques comme le diabète, l’hypertension, etc. La deuxième chose, c’est l’éducation qui est également insuffisamment efficace avec un taux de dépédition très, très élevé. Le taux d’échappement au primaire est de 65%. Pour le moins, il se situe à 40%. Et pour le secondaire, nous en sommes pratiquement à 30%. Donc, on sent une dépédition très forte qui ne nous vaut rien de bon relativement au système éducatif. Donc, également, la protection sociale, la deuxième partie. Pratiquement, moins de 10% de la population active bénéficie des mécanismes de protection sociale et 15% des personnes âgées bénéficient d’une ancienne. On a rappelé le nombre d’actifs. Et quelque chose également, c’est très important, les travailleurs actifs représentent juste un cinquième de l’emploi. Donc, 20% des Sénégalais. La pauvreté également. Il y a eu plusieurs initiatives à la matière. Cependant, nous en sommes actuellement à pratiquement 4 Sénégalais sur 10 qui sont pauvres. 4 Sénégalais sur 10 sont pauvres. Donc, avec également, au niveau interne, plusieurs disparités. On a rappelé tout de suite la position des Sénégalais par rapport à l’émission de développement humain qui a trois composantes. Tout ce qui est revenu, tout ce qui est éducation, tout ce qui est santé. On a rappelé tout de suite la croissance du Sénégal qui est très faible. Le PIB est pas fait. L’éducation, tout à l’heure, est également la santé. Révolateur de l’indice de développement humain qui est pas fait. La pauvreté également monétaire, 37% au niveau national. 37% au niveau national. Et dans le monde rural, nous en sommes à plus de 50%. Précisément 53%. Avec cette pauvreté et cette faiblesse de l’IDH, nous en sommes en plus de cela à des inégalités criables. En Inde, c’est l’indice génique qui permet de mesurer les inégalités de revenus au niveau national. Nous en sommes à… Nous occupons la 42e position sur 169 pays. Et l’indice également d’inégalités de genre entre hommes et femmes, nous en sommes à la position 129 sur 166. Régulièrement, nous sommes 4 mois derrière. Si on regarde à droite la carte, Dakar, pratiquement avec 0,3% de la surface nationale, occupe presque la moitié de la richesse nationale, précisément 40% de la richesse nationale. Au moment où à droite, les trois régions qui sont à droite, Tamba, Matam et Guédoubou, c’est pratiquement 10%. Si on regarde également, c’est toujours dans les…
La Vision 2050
Victor Ndiaye, président du Cabinet Performance Groupe
Mesdames, Messieurs, les membres du gouvernement, chers invités, Nous venons d’écouter le Diagnostic. Le 24 mars 2024, les Sénégalais ont voté pour la rupture proposée par le président Jomaï Saïd. Rupture des pratiques, rupture des mentalités au service d’une grande ambition, faire du Sénégal une nation souveraine, juste et prospère, ancrée dans des valeurs fortes. La proposition du président de la République aux Sénégalais, c’est d’abord une transformation systémique, plus de souveraineté, des filières compétitives et des pôles économiques dynamiques sur l’ensemble du territoire et des populations réellement émancipées. Pour notre pays, c’est aussi une transition vers un tout nouveau paradigme, avec un nouveau modèle de développement qui n’est plus porté par un État qui fait tout et qui s’endette, mais par un État stratège et un secteur privé national fort, un développement ondogène et la définition d’un pacte national entre ceux qui gouvernent et les citoyens. Provité, intégrité, civisme, citoyenneté, avec comme biatique pour tous le Diouf du Bol du Bon Dieu. Cette vision est ambitieuse parce que le Sénégal dispose d’un capital humain, matériel et immatériel remarquable, encore largement enfriché. Libérer ce potentiel permettra de changer la trajectoire de développement du Sénégal avec, pour les 25 prochaines années, une croissance moyenne minimale de 6,5% par an qui positionnera le Sénégal en 2050 avec plus de 4500$ par habitant dans une nouvelle catégorie, celle des pays à revenus intermédiaires supérieurs. Pour cela, la profession de foi du président de MyFaith, traduite à travers le document du projet, a été déclinée en un agenda national de transformation, nouveau référentiel des politiques publiques. Cet agenda se décline en quatre axes. Le premier axe sera de doter l’économie de solides moteurs de croissance. Le Sénégal passera d’une économie désarticulée, extravertie et à faible valeur ajoutée, vers une économie intégrée et à forte valeur ajoutée, notamment en s’appuyant sur des filières stratégiques autour de quatre grands moteurs de croissance. Le premier moteur, c’est la transformation des industries extractives avec quatre filières qui seront le catalyseur du Sénégal industriel. Le premier, ce sont les hydroscarbures. Le coût élevé de l’électricité a toujours constitué un des premiers blocages au décollage industriel de notre pays. Ce blocage sera levé grâce à nos ressources en gaz. Le Sénégal, aujourd’hui, ne dispose que de 1740 MW à un prix facturé de 110 % le kWh en contrepartie de subventions colossales.
L’ambition d’ici 2050, c’est 12 000 MW, avec, dès les dix prochaines années, 4 000 MW à moins de 60 % le kWh et, dès ce mandat, une suppression des subventions et un début de réduction des prix facturés. Pour cela, la mise en place du gazoduc est aujourd’hui une des priorités du gouvernement. L’autre volet majeur, c’est le développement de bases logistiques pétrolières pour faire du Sénégal la principale plateforme de service des activités pétrolières du bassin régional. Mais c’est surtout la nouvelle cité de la pétrochimie qui rassemblera de grands projets pétrochimiques avec 5 à 8 milliards de dollars d’investissement et 15 000 emplois. La deuxième filière stratégique, ce sont les phosphates. Le Sénégal dispose d’importantes réserves à Daromoussi et surtout à Nendori, près de Matam, qui sont aujourd’hui peu valorisées. Aujourd’hui, une partie de ce phosphate est exploitée par les ITS, principalement pour produire de l’acide phosphorique exporté en Inde. La vision des nouvelles autorités est différente. Désormais, le phosphate sénégalais sera principalement valorisé et transformé en engrais ici, au Sénégal, avec le grand pôle industriel qui sera à Matam. Ceci pour assurer notre souveraineté agricole et appuyer nos voisins de la sous-région dans cette bataille aussi de la souveraineté agricole. La troisième filière extractive, ce sont les matériaux de construction. Malgré nos matières premières, nous importons 60% de nos besoins et cela impacte aussi bien le coût que la qualité de nos constructions. Le gouvernement mettra tout de suite plus d’ordres dans ce secteur et la vision est surtout de produire beaucoup plus de matériaux sur place et de réduire les importations en valorisant toutes nos matières premières. Cette valorisation fera naître une quatrième filière. En effet, en mettant en place les conditions nécessaires, notamment le chemin de fer et d’énergie, le Sénégal valorisera les 20% de réserve de fer de la Palémée et se positionnera d’ici 2050 comme un hub métallurgique régional. Le deuxième moteur de croissance de l’économie sénégalaise de demain sera l’agriculture et les industries agroalimentaires. Le Sénégal va valoriser son potentiel agricole diversifié par les céréales, l’arachide, l’horticulture, les produits d’élevage, les produits alliotiques, les produits forestiers non ligneux de sel pour devenir une puissance agricole moderne. Mais pour cela, un nouveau modèle agricole sénégalais s’impose à plus haut rendement, avec des filières organisées et connectées au marché. L’agriculteur sénégalais de demain sera un acteur formel connecté à la base de données agricoles qui lui fournira des informations précieuses comme les alertes météo, il sera sécurisé par un bail agricole et bancarisé, il sera membre d’une coopérative qui lui apportera de précieux conseils et services et qui sera sous contrat avec des agropoles et leur fournira des produits de traçage. Grâce à cet agriculteur, le Sénégal assurera en 2050 sa souveraineté alimentaire et exportera des produits alimentaires à forte valeur agricole.
Le troisième moteur de croissance sera l’industrie manufacturière. Le Sénégal a connu dans les années 70-80 un déroulage de son industrie manufacturière mais pour une bonne partie de ses sujets industriels aujourd’hui a disparu. La vision de 2050 est une réindustrialisation mais sur des bases solides, notamment dans quatre filières, les industries chimiques et pharmaceutiques, le cuir et le textile, les industries d’assemblage et les industries de recyclage. Le quatrième moteur de croissance seront les services à valeur agricole. D’abord le numérique. Aujourd’hui c’est le moteur de l’économie mondiale. L’ambition du projet est aussi d’en faire demain le moteur de l’économie sénégalaise à travers une large adoption qui permettra d’améliorer aussi bien la vie quotidienne, l’économie que la gouvernance. Pour cela, le Sénégal commencera à mettre en place dès ce mandat les fondements solides d’une société numérique. Chaque citoyen disposera d’une identité numérique fiable. Le foncier et les biens immobiliers seront digitalisés pour l’équité dans l’accès à la terre et aux meilleures justices fiscales. Les citoyens bénéficieront d’un accès généralisé et abordable à l’Internet au débit. Les services publics seront entièrement numérisés, de même que de nombreux secteurs de l’économie. L’État encouragera l’émergence de champions nationaux pour que les Google et les Facebook de demain soient sénégalais. Ensuite, le tourisme. Ce secteur a été un moteur de l’économie sénégalaise, mais ce moteur s’est affibli. L’ambition d’aujourd’hui, c’est de le relancer en diversifiant l’offre sénégalaise au-delà du balnéaire et du tourisme d’affaires pour valoriser nos trésors dans l’éco-tourisme, le tourisme culturel, le tourisme religieux ou l’événementiel, comme les prochaines JOJ, et d’y créer près d’un demi-million d’emplois d’ici 2050. Et enfin, les industries culturelles et créatives. La mode, le cinéma, la musique, les arts de la scène, les domaines dans lesquels les Sénégalais talentueux ont su se faire un nom sur la scène mondiale. L’État, désormais, les accompagnera pour développer la production de contenus, leur distribution et faire de cette filière une industrie forte, comme on le voit aujourd’hui dans d’autres pays, offrant au passage à notre jeunesse des opportunités de milliers d’emplois qualifiés. Ces quatre moteurs et ces filières que nous venons de voir changeront le visage de l’économie sénégalaise et généreront une nouvelle carte économique, avec plus d’une vingtaine de pôles économiques dynamiques, des plateformes d’industriel, des zones touristiques, des carrefours logistiques, répartis sur l’ensemble du territoire. Le Sénégal, conformément aux orientations du projet, sera plus souverain et plus prospère.
Mais la vision du projet, c’est aussi qu’un tel développement s’assoie sur un socle durable. C’est l’axe 2 de l’agenda de transformation. L’aménagement durable du territoire, ce sera d’abord la priorité qui sera désormais donnée, non pas à telle ou telle autoroute, mais au désenclavement du territoire national. Six corridors ferroviaires routiers et fluviaux, au total près de 5000 km, seront ainsi progressivement développés et permettront de mailler et de mettre en valeur l’ensemble du territoire. Nous y ajouterons les autoroutes de l’eau, qui permettront de satisfaire nos besoins pour les populations comme pour l’agriculture, en mobilisant les eaux de surface et en limitant ainsi le pompage des eaux souterraines. L’aménagement durable, ce sera aussi une transition écologique vertueuse, avec plus d’énergie propre et renouvelable, une gestion durable de l’environnement. Ainsi, les zones protégées et classées seront développées, la protection du littoral sera renforcée, l’économie circulaire sera promue et des terres seront restaurées, en particulier à travers la grande muraille verte. L’aménagement durable, ce sera enfin un développement territorial plus équilibré et mieux planifié, autour de huit grands pôles régionaux qui connaîtront tous une augmentation de leur population en moyenne fois deux, de leur revenu par habitant en moyenne fois trois et de leur taux d’emploi qui sera autour de 40%. Premier pôle ici sur la carte, avec 6,1 millions d’habitants en 2050, le pôle de Dakar connaîtra un développement plus mutrisé et renforcera sa position de pôle de service à valeur ajoutée et de carrefour culturel de rang international. Avec 4,8 millions d’habitants, le pôle de Thiers sera en 2050 un pôle majeur de valorisation des industries extractives, de tourisme balnéaire et d’agro-industrie. Avec 7,6 millions d’habitants, le pôle centre sera un modèle de développement durable centré sur la valorisation de son riche patrimoine touristique et agricole avec la renaissance du bassin arachidier. Avec 5,4 millions d’habitants, le pôle régional sud, un trésor naturel, sera en 2050 une plateforme agro-industrielle rayonnant sur toute la sous-région sud et une destination reconnue de tourisme durable. Avec 3,1 millions d’habitants, le pôle régional sud-est, Kédougou, vaste potentiel aujourd’hui bridé par son enclavement, fera en 2050 un bassin économique dynamique et divertifié, notamment dans les mines et la métallurgie, dépôts de tourisme et la logis. Avec 2,2 millions d’habitants en 2050, le pôle régional nord-est connaîtra la plus forte augmentation du revenu par habitant, de 400 000 francs à 3,2 millions de francs par an, et se positionnera, grâce à une politique volontariste, en pôle industriel majeur de production d’engrais et un bassin agro-pastoral moderne.
Avec 2,3 millions d’habitants, le pôle régional nord, pôle agro-industriel compétitif, sera un maillon-clé de notre souveraineté alimentaire et une destination touristique privée. Enfin, pôle régional le plus peuplé du Sénégal en 2050, avec 7,2 millions d’habitants, le pôle Jourbel-Lougar, foyer religieux d’envergure mondiale, se positionnera comme un pôle urbain et industriel majeur. Au final, le Sénégal présentera en 2050 un modèle territorial beaucoup plus équilibré, le poids de Dakar passant de 46% à 29% du pays. L’axe 3 de l’agenda, c’est un investissement massif dans l’éducation et l’équité sociale, en conformité avec l’ambition du projet pour une éducation de masse, de qualité, accessible, performante et en parfaite adéquation avec le monde du travail, et pour un système sanitaire et de protection sociale efficace, efficient et à moindre coût. Cinq objectifs majeurs sont présentés. Aujourd’hui, 2 élèves sur 3 quittent le système scolaire sans qualification, entraînant des pertes considérables sur la qualité de la formation de nos enfants. Demain, cette proportion ne devrait pas dépasser 10%. Même pour ceux qui poursuivent plus loin leurs études, il sera indispensable d’accentuer la formation technique et professionnelle. 5 millions de techniciens seront ainsi formés pour mieux répondre aux besoins des activités socioprofessionnelles. Le rechauffement de la qualité du capital humain favorisera l’employabilité des jeunes et un doublement du taux d’emploi qui passera de 19% à 40%. Dans la santé, la mortalité maternelle, indicateur représentatif de la qualité d’un système sanitaire, passera de 200 à moins de 70% des naissances vivantes en accord avec les objectifs de développement durable. L’accès aux soins de santé sera également élargi à l’ensemble de la population grâce à une assurance médicale. Un nouveau référentiel de l’éducation sera mis en place pour améliorer la gouvernance, la qualité et le financement du système, assurer une intégration effective des langues nationales et des arabes et faire de l’éducation des enfants et des jeunes en situation de handicap une priorité nationale. Par ailleurs, notre pays fera face à un défi d’une ampleur phénoménale sur les 25 prochaines années, accompagné vers l’emploi de près de 10 millions de jeunes à la recherche d’un premier travail, en majorité dans des métiers techniques. Pour relever ce défi, l’agenda de transformation sortira des sentiers battus et mobilisera tous les vecteurs autour de la bataille de la qualification et de l’employabilité avec une massification de l’apprentissage en alternance. Ainsi, le programme 5-50 permettra ainsi de former au minimum 5 millions de techniciens d’ici 2050, dont 700 000 techniciens dès 2029. Dans ce cas, une plateforme de mise en relation des opprenants et des recruteurs publics et privés créera un marché national du travail innovant et transparent. Par ailleurs, un service civique professionnalisant offrira une première expérience professionnelle à plus de 10 000 jeunes par an, avec une double mission, favoriser la réalisation de projets d’intérêt public, tout en offrant aux jeunes des opportunités d’expérience professionnelle et de montée en compétences. Dans le domaine de la santé, une réforme en profondeur sera réalisée pour bâtir un système de qualité accessible à tous, avec quatre caractéristiques majeures. Le passage d’une santé curative vers une santé préventive, en s’appuyant sur l’instauration d’un dossier patient électronique et la digitalisation des données.
La densification des infrastructures et la mise en place d’un nouveau modèle économique, en s’appuyant sur la mise en place d’une assurance maladie nationale et une autonomisation accrue des régions médicales. Une politique volontariste de renforcement du capital humain de la santé, avec des ressources humaines de qualité uniformément réparties sur l’ensemble du territoire. Enfin, la promotion d’un rappet santé régional, avec la construction de dix hôpitaux de niveau 3 et un hôpital de niveau 4, la dynamisation de la filière des industries pharmaceutiques, la création d’une zone spéciale de tourisme médical, et la consolidation de l’offre de santé privée. Enfin, les mécanismes de filiers sociaux seront renforcés pour la résilience des ménages sénégalais les plus fragiles, notamment en renforçant la régularité et l’efficacité des paiements du programme national de bourse de sécurité familiale, en optimisant le registre national unique et en mettant en place une assurance maladie nationale. Enfin, le quatrième acte de l’agenda national de transformation, c’est la bonne gouvernance et l’engagement africain. Quatrième acte dans cette présentation, mais en réalité le premier acte, parce que c’est la base de tout. Un Sénégal souverain, juste et prospère suppose des règles de bonne gouvernance pour assurer l’efficience de la gestion publique et la stabilité du parc social. Il s’agira notamment de restaurer la bonne gestion de l’État et son efficacité, conforter la conscience des citoyens et des acteurs économiques, mieux libérer les énergies, assurer une évolution réussie vers une décentralisation, une démocratie participative, avec quatre principes, la séparation réelle des différents pouvoirs, exécutifs, législatifs et judiciaires, l’éthique et l’orthodoxie dans la gestion publique, la rédition des comptes pour les responsables et une décentralisation effective pour une démocratie participative. L’État allouera aussi les moyens nécessaires aux forces de défense et de sécurité pour conforter la sécurité nationale en tenant compte des nouveaux types de menaces auxquelles le Sénégal fait face. Les capacités nationales seront renforcées pour garantir notamment l’ordre public, la sécurité extérieure, la surveillance maritime, la lutte contre le banchiment des capitaux et le financement du terrorisme, les trafics transfrontaliers et le transport illégal d’immigrants et la cybercriminalité. Le taxe gouvernant fait également l’intégration africaine. Le Sénégal impulsera les réformes institutionnelles nécessaires pour son renforcement et favorisera une meilleure connectivité avec les pays de la sous-région pour une parfaite fluidité des échanges de biens et de services, d’énergie ou de communication.
La déclinaison quinquennale et le cadre de mis en œuvre
Souleymane Diallo, directeur général de la planification et des politiques économiques au ministère de l’économie, du plan et de la coopération
Qualités Il me choix l’honneur aujourd’hui de procéder à la dernière présentation du nouveau référentiel de politique économique et sociale, la présentation qui va porter sur le plan d’action quinquennal 2025-2029, correspondant au premier mandat du Président Bassirou Diomaye Faye. Cette présentation, comme vous le remarquez, s’articule aux deux précédentes présentations, dans la mesure où nous avons déjà présenté des diagnostics déjà émis là où nous en sommes aujourd’hui, tel est le modèle de développement que nous avons utilisé depuis les indépendances. Ensuite, nous avons présenté la vision, et là, l’objectif, c’est de présenter le plan d’action quinquennal qui s’articule à la vision d’un Sénégal souverain, juste, prospère, ancré dans des valeurs fortes. Mais comme l’a dit mon prédécesseur, M. Victoriae, cette vision en réalité est articulée dans un plan décennal qu’on appelle Master Plan 2025-2034, pendant lesquels, pendant les dix premières années, il y aura une stratégie qui consiste à redresser l’économie. Par rapport aux diagnostics qui ont été faits, il y a nécessité de redresser l’économie. Il y a nécessité d’impulser de nouveaux fondements, de nouvelles nouvelles qui seront mises en place et d’accélérer la cadence vers la fin. Pour l’objectif quinquennal, pour les cinq prochaines années, l’objectif est le suivant. Le gouvernement a l’ambition de promouvoir un développement engagé, porté par des territoires responsabilisés, viables et compétitifs, et jetant les bases de la souveraineté. Dans les cinq premières années, les bases de la souveraineté seront jetées. Et cet objectif est articulé autour des quatre axes stratégiques, qui ont été présentés brillamment par l’équipe de Thierry Le Pen, c’est ça. Ils ont brillamment présenté vraiment ces quatre axes stratégiques, évoqués par M. le Premier ministre ainsi que par M. Victor Mbembe. Mais, pour redresser ces quatre axes stratégiques, il y a six défis majeurs qu’il convient vraiment d’adresser au préalable. C’est ce qui forme la définition des quatre axes stratégiques.
Ces six axes majeurs. Le premier axe, nous souhaitons que le pays dispose d’un capital humain de qualité. Et nous savons tous que c’est le taboum d’Achille du Sénégal. Nous souhaitons disposer d’un capital humain de qualité, ce qui signifie que nous souhaitons avoir une population bien éduquée, bien formée, en bonne santé, bien nourrie. C’est fondamental, c’est l’honneur d’Achille, c’est la principale raison pour laquelle nous occupons encore le soloton de derrière dans le classement de l’IH. Et ça, c’est fondamental d’apprécier ce point-là. Mais également, en parlant de diagnostic, on a vu en réalité qu’il y a un problème d’équité sociale. Si vous voulez savoir un Sénégalais, en moyenne, est-ce qu’il est plus riche que l’autre, regarde où est-ce qu’il vit. Plus il est vers l’ouest, il a plus de chance d’être riche. Plus il est vers l’est, il a moins de chance d’être riche. Vous avez remarqué, la pauvreté, c’est 9% à Dakar. C’est 57% à l’est carrément du pays. Donc il y a des problèmes d’équité sociale parce que le système de protection sociale n’est pas bien garanti. Il y a un certain nombre de choses qu’il faut adresser. Le deuxième défi majeur qu’il convient d’adresser, c’est la construction d’un modèle de développement andogène. Il nous faut un modèle de développement porté par le pays, porté par le secteur privé national. Nous voulons un modèle de développement andogène. Ça a été une doléance. Elle a été bien prise en charge dans la définition des défis. Un modèle de développement andogène, à partir des points territoires. Mais le Sénégal n’envisage pas l’autarcie. Le Sénégal n’envisage pas l’autarcie. C’est dans un environnement ouvert sur l’extérieur, de concurrence dans les pays du Lyo-Moi et de la Cédiao, puisque le Sénégal, effectivement, doit soutenir tous ses engagements régionaux et internationales. Ça, c’est le deuxième défi. Le troisième défi, c’est un défi structurel que nous adressons dans ce pays depuis plusieurs années. C’est le défi du financement de l’économie. Nous souhaitons un financement adéquat de l’économie. Dans les pays développés, le financement de l’économie n’est pas une contrainte fondamentale. La contrainte est disposée d’un projet valable, rentable. Ici, le financement de l’économie, c’est une épime. C’est une épime pour l’entrepreneuriat. Nous souhaitons disposer d’un financement d’économie adéquat, tout en maintenant les équilibres macroéconomiques. C’est dans un cadre macro-budgetaire défini. À Cédiao, ça, c’est le troisième défi fondamental que nous comptons adresser. L’autre défi, c’est un défi national et régional et d’un projet international par les temps qui courent. C’est le défi de la stabilité nationale. C’est fondamental. Nous ne pouvons rien faire dans un pays s’il n’y a pas de stabilité nationale. Et nous savons bien qu’au niveau régional comme international aujourd’hui, les moyens sont fondamentaux. Il faut les adresser.
C’est un des défis que le Sénégal a l’ambition d’adresser pour déjà les cinq prochaines années. L’autre défi, c’est la bonne gouvernance. On en a parlé. Il n’y a pas de possibilité d’envisager un programme de développement sans qu’il y ait vraiment la bonne gouvernance. C’est fondamental. C’est ce qui explique le but du Gouvernement. C’est le défi de la bonne gouvernance qui permet de renforcer la confiance des citoyens vis-à-vis des institutions, vis-à-vis des urines, vis-à-vis de l’administration publique. Confiance qui a été érodée, et vous l’avez remarqué dans le diagnostic, nous avons perdu 11 points de confiance rien que pour les quatre dernières années. Et ça, c’est difficile de pouvoir engager un développement endogène et inclusif tant qu’il y a perte de confiance des citoyens vis-à-vis des institutions. L’autre défi également que nous adressons, c’est le défi de l’innovation. Il faut proposer, il faut promouvoir l’innovation scientifique et technologique. La souveraineté, c’est fondamental. Mais si on ne promouve pas l’innovation scientifique et technologique, nous ne pourrons pas être totalement souverains à terme. C’est fondamental. Tous les pays en développement doivent faire l’effort de renforcer l’innovation scientifique et technologique. Les dépenses en chef développement doivent être fondamentalement améliorées dans les pays. Et le Sénégal se fixe comme pari de relever ces défis. Ce sont les six défis pour lesquels nous souhaitons engager pour les cinq prochaines années. Donc, tout à l’heure, je parlais des quatre axes stratégiques. Nous avons quatre axes stratégiques qui sont déclinés en 26 objectifs stratégiques. Le premier axe stratégique, c’est l’axe de l’économie compétitive. Je pense que dans la définition, dans la présentation de mon prédécesseur Victor, il a terminé par l’axe parce qu’il pensait que c’était la finalité. À la fin, nous voulons disposer d’une économie compétitive. Effectivement, nous voulons disposer d’une économie compétitive en faisant quoi ? En développant des moteurs de croissance dans les pôles-territoires. C’est fondamental. Il faut développer des moteurs de croissance dans les pôles-territoires. Les moteurs de croissance à l’époque au niveau des pôles-territoires, c’est fondamental. Donc, nous devons mettre en place des pôles-territoires compétitifs. Il faut également, on ne peut pas faire tout ce travail si nous ne disposons pas d’un cadre macroéconomique assaini. C’est ça, en réalité, qui garantit la souveraineté économique d’un pays. Un pays qui, pour pouvoir financer son développement, pour pouvoir boucler son budget, doit faire un recours accru aux financements extérieurs, ou doit faire des renoncements très importants sur des problèmes d’électricité qui, pourtant, étaient pertinents, mais qui ne disposent pas d’autres soucis suffisants, ne peut pas se prévaloir d’être un pays qui va être souverain en cours monétaire. Donc, le cadre macroéconomique assaini est fondamental dans ces pays. Donc, ça, c’est vraiment un des gages d’une économie compétitive. Le troisième objectif stratégique, c’est le développement du financement domestique. On en a parlé dans les défis. On va développer le financement domestique et tous les financements innovants au niveau national et au niveau régional, parce que nous savons bien que le Sénégal a l’avantage d’être un pays membre de l’IOMA. Nous avons une économie régionale, une union monétaire, une bourse régionale des valeurs. Nous avons l’union bancaire. Nous allons développer ça au niveau régional. Effectivement, également, avec l’innovation, notamment le financement vert, le financement bleu, et également la localisation des zones de la diaspora. Le quatrième objectif, c’est la mise en place d’un environnement d’impact attractif. C’est fondamental.