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Nomination de Dr Aoua Bocar Ly-Tall : Ousmane Sonko appelle au calme et à la confiance

Ousmane Sonko - Dr Aoua Bocar Ly-Tall
Ousmane Sonko - Dr Aoua Bocar Ly-Tall

La nomination de Dr Aoua Bocar Ly-Tall au Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a provoqué une vague d’indignation parmi les militants de Pastef, qui reprochent à la sociologue ses critiques passées envers Ousmane Sonko et son parti. Pour désamorcer cette crise, le chef de file de Pastef-Les Patriotes a rappelé que les décisions du chef de l’Etat obéissent à des règles légales et institutionnelles, tout en appelant à la confiance et à la cohésion au sein du parti. Cette controverse met en lumière les tensions entre la gestion d’un État et les attentes d’une base militante exigeante.

Face à la polémique qui secoue le parti au pouvoir, Pastef, à la suite de la nomination de Dr Aoua Bocar Ly-Tall au Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA), le président Ousmane Sonko a pris la parole pour appeler à l’apaisement et rappeler les militants à l’ordre. Dans une déclaration solennelle, il a tenu à clarifier les circonstances entourant cette décision et à réaffirmer son engagement envers la transparence et la cohésion du parti.

« J’ai décidé de prendre la parole parce que je considère malgré nos position actuelle, je dois prêter un oreille attentive à tous les militants et sympathisants. Pour ce qui est de cette nomination [ de Dr Aoua Bocar Ly-Tall ] qui est à l’origine de cette polémique, il faut d’abord comprendre que les nominations du président de la République sont encadrées. Pour le conseil national de régulation de l’audiovisuel, la loi dit que les personnes qui y sont nommées ne doivent pas avoir de coloration politique. C’est pourquoi cela d’ailleurs que certaines nominations dans ce conseil constituent des erreurs. Et je dois préciser qu’il ne s’agit pas seulement du cas soulevé. », a expliqué Ousmane Sonko.

Une nomination sous le feu des critiques

Dr Aoua Bocar Ly-Tall, sociologue de renom et chercheuse associée à l’Université d’Ottawa, a été nommée au CNRA comme « personnalité qualifiée du milieu des lettres ». Si ses compétences intellectuelles sont incontestables, son passé très critique envers Pastef et Ousmane Sonko, notamment sur l’affaire Adji Sarr, a provoqué une levée de boucliers chez certains militants du parti au pouvoir. Ces derniers estiment que cette nomination constitue une trahison des principes du parti.

Les critiques ont pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux, où plusieurs voix ont exigé la démission de Dr Ly-Tall. La situation rappelle des précédents, comme la nomination controversée de l’ancien Apriste Samba Ndiaye à la SN-HLM, qui avait également alimenté des tensions internes.

Ousmane Sonko appelle au calme et à la confiance

Dans sa déclaration d’hier, Ousmane Sonko a tenu à clarifier le contexte de cette nomination et à rappeler les règles qui encadrent les décisions présidentielles. Il a expliqué que, selon la loi, les membres du CNRA doivent être neutres politiquement. « C’est pourquoi certaines nominations peuvent être perçues comme des erreurs », a-t-il reconnu.

Le premier ministre et président du parti au pouvoir a également insisté sur le fait que cette décision n’a pas été prise à la légère. « Moi-même, j’ai parcouru le décret avant qu’il ne sorte. Personne ne doit penser que le président a pris cette décision dans l’intimité de ses salons au palais », a-t-il affirmé, tout en admettant que certaines informations peuvent échapper aux enquêtes de moralité effectuées avant les nominations.

Un message clair aux militants : éviter la défiance

Ousmane Sonko a exhorté les militants à faire preuve de confiance envers la direction du parti et à éviter de tirer des conclusions hâtives. « Il est troublant de voir des gens penser que nous faisons sciemment des nominations qui posent problème », a-t-il déclaré, dénonçant les accusations visant le président de la République Bassirou Diomaye Faye. « Ceux qui prétendent que le président Bassirou Diomaye Faye favorise des personnes ayant critiqué le parti oublient qu’il a passé près de douze mois en prison pour défendre cette cause », a-t-il ajouté.

Ousmane Sonko a également appelé à une meilleure coordination entre la base et les leaders. « Quand de telles situations se produisent, il faut prendre le soin d’apporter la bonne information aux leaders et leur laisser le temps d’agir », a-t-il conseillé.

Un précédent évocateur : le cas Samba Ndiaye

Le président de Pastef a rappelé un précédent similaire avec la nomination de Samba Ndiaye comme président du Conseil d’administration de la SN-HLM, qui avait également suscité une forte opposition. Malgré une pétition ayant recueilli 26 000 signatures, le décret présidentiel avait été maintenu. Sonko a utilisé cet exemple pour rappeler que les nominations obéissent à des prérogatives constitutionnelles et non à des pressions militantes.

« Quand de telles situations se produisent, il faut prendre le soin d’apporter la bonne information aux leaders du parti et leur laisser le temps d’agir pour trouver une solution. Il y’avait un cas similaire [ la nomination de Samba Ndiaye comme PCA ] s’est produit il y’a quelques temps. Nous sommes organisés pour le régler de sorte que même si il y’a eu beaucoup de bruit, personne ne sortira un décret signé par le président de la République et contresigné par le premier ministre. », dit-il. Et d’ajouter : « C’est pour dire que les gens doivent savoir que nous gérons un État et un État ça a ses règles. Même si des correctifs devraient être apportés, il y’a une voie pour le faire. Mais personne ne doit se personne de croire qu’il peut forcer la main au président de la République ou pire le menacer. C’est que le président a des prérogatives constitutionnelles. »

« Nous gérons un État »

Ousmane Sonko a conclu en insistant sur l’importance de respecter les processus étatiques et institutionnels. « Même si des correctifs doivent être apportés, il y a une voie pour le faire. Mais personne ne doit penser qu’il peut forcer la main au président de la République ou, pire, le menacer », a-t-il averti.

La polémique autour de Dr Aoua Bocar Ly-Tall illustre les défis auxquels Pastef est confronté depuis son accession au pouvoir. La nécessité de concilier gouvernance étatique et attentes militantes reste un enjeu majeur. Si la déclaration de Sonko vise à apaiser les tensions, elle met également en lumière les ajustements nécessaires pour préserver l’unité et la crédibilité d’un parti en pleine transition vers l’exercice du pouvoir.

Le CNRA, composé de neuf membres nommés par le président de la République, continuera de cristalliser les débats sur l’équilibre entre compétence, neutralité et fidélité aux idéaux politiques.

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