Contribution

[Tribune] Sénégalais indignons nous, le Président Macky Sall joue avec notre argent et notre intelligence ! (Par Sidy Djimby NDAO)

Le Journaliste sénégalais Sidy Djimby NDAO
Le Journaliste Sidy Djimby NDAO

Dans une interview accordée à la chaine française FRANCE 24, le Président Macky SALL, répondant à la question du journaliste Marc Perelman à propos du retour annoncé de Karim Wade, invite à interroger le droit.

«[…] La loi est claire. Il a été condamné à six ans de prison avec des amendes. Il a bénéficié d’une grâce de ma part pour la partie détention. Les peines pécuniaires sont à recouvrer. À défaut de recouvrement, c’est la contrainte par corps. S’il choisit de revenir c’est son choix, sa liberté. On ne peut pas l’en empêcher. Il est libre, il est Sénégalais. Le reste c’est une question de droit, de l’application du droit. Et la loi s’appliquera bien sûr».

Mais cette réponse du président de la République pose un grand problème en ce sens qu’il semble laisser entendre que tant que Karim Wade ne met pas les pieds au Sénégal, l’État qu’il a la responsabilité de représenter se moque pas mal qu’il paye ou pas les 138 milliards qu’il doit, selon la justice sénégalaise.

Une position du chef de l’État qui conforte ceux qui ont toujours soutenu que Macky Sall joue avec notre argent. Avec cette sortie, nous pouvons dire sans risque de nous tromper qu’il joue maintenant avec notre intelligence.

Il n’y plus de doute, après plusieurs de ses lieutenants, Macky Sall manifeste clairement sa determination à échanger les 138 milliards d’amende imposés par la justice sénégalaise à Karim Wade contre son désir fou de se faire réélire à la tête du pays.

Que fait l’État pour recouvrer cet argent ? Rien. En tout cas depuis que Karim est au Qatar.

Cette déclaration du Président Macky Sall combinée avec le comportement du régime depuis que Karim Wade est « exilé » à Doha a une seule signification : tant que Karim Wade « accepte » de rester à Doha et de ne pas revenir au Sénégal, on lui cède gracieusement les 138 milliards du pauvre contribuable sénégalais.

Il s’agit d’une posture «irresponsable» pour lequel les Sénégalais devraient manifester leur indignation.

L’affaire est aussi simple qu’un 1+1 : Si Karim Wade nous doit vraiment 138 milliards, cet argent doit être recouvré. Et il ne doit pas être question de le monnayer avec une quelconque ambition présidentielle.

Le pauvre paysan sénégalais, les élèves qui encaissent les rayons du soleil pendant plusieurs heures dans des abris provisoires, les nombreux malades du diabète et du cancer… en ont besoin, tous les Sénégalais en ont besoin.

Top 10 de l'info

Haut