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« Niveau qui laisse à désirer, manqué d’agressivité, équipe pas joueuse… » : les violents tacles glissés de Victor Diagne à Aliou Cissé et aux Lions

Lions du Senegal après la défaite face à l'Algerie
les Lions du Senegal après la défaite face à l'Algerie
"Niveau qui laisse à désirer, manqué d’agressivité, équipe pas joueuse..." : les violents tacles glissés de Victor Diagne à Aliou Cissé et aux Lions

Victor Diagne, ancien International sénégalais

«Cheikhou Kouyaté, son niveau laisse à désirer, il doit céder la place à Pape Abdou Cissé». «On a voulu jouer à tout prix, alors qu’on n’a pas une équipe joueuse». «Le Sénégal a manqué d’agressivité». «Que les joueurs prennent leurs responsabilités. Il est inadmissible de voir des joueurs qui ont pris part à l’Europa League ou la Champions League jouer à ce niveau aussi bas»… les violents tacles glissés de Victor Diagne à Aliou Cissé et aux Lions.

Victor Diagne n’a pas été tendre avec la sélection nationale. Dans cet entretien, l’ancien attaquant des Lions est persuadé qu’il y a des joueurs qui n’ont pas le niveau en sélection nationale.

Les Échos : Quelle analyse faites-vous de la défaite du Sénégal face à l’Algérie ?

Victor Diagne : Comme tout Sénégalais, c’est un goût amer. A défaut de remporter ce match, on pensait qu’on allait prendre un point. Ce revers s’explique sur plusieurs points. Comme Aliou Cissé l’a dit, il a perdu trois joueurs majeurs avant la rencontre, mais ce n’est pas la raison principale qui explique ce revers. La confiance nous a manqué. L’autre aspect est que tout le monde a entendu l’entraineur algérien, Belmadi, avant la rencontre, dévoiler le onze du Sénégal.

Cela veut dire qu’il connait très bien Aliou et qu’il connait aussi très bien nos joueurs, pour les avoir étudiés. Cela me rappelle ce qui s’est passé lors de la dernière Can face au Cameroun. Hier (jeudi), les Algériens ont noyé les Sénégalais, mais il y avait une place pour faire quelque chose. Déjà l’adversaire avait des craintes, au début, avec un jeu hésitant. Le Sénégal a voulu avoir la balle, mais s’est heurté à un pressing haut des Fennecs. Ils ont voulu continuer, en voulant poser leur jeu avec le seul numéro 6, qui devait être le pourvoyeur de balle et la sentinelle.

C’est extrêmement difficile pour Pape Alioune Ndiaye,. Koulibaly et lui étaient d’ailleurs les plus sollicités côté Sénégal pour jouer, mais dès lors que les Fennecs ont compris, ils ont fait un pressing intense sur Pape Alioune et Koulibaly. Ce dernier était obligé de donner souvent le cuir à Kouyaté, laissé libre par l’adversaire. Mais c’était l’objectif recherché par les Algériens. Cheikhou Kouyaté est un joueur hésitant dans les sorties de balle. Je l’ai dit depuis le match contre la Tanzanie. Son niveau de jeu laisse à désirer. Si on lui donne la balle, les Algériens font automatiquement un pressing sur lui et soit il dégage, soit il sacrifie Wagué en donnant une mauvaise passe. Les Algériens récupèrent le cuir pour faire face à notre défense.

Qu’est-ce que vous préconisez comme solution face à cela ?

Pour régler le problème, et à défaut de pouvoir tenir le ballon, il faut des fois sauter les lignes. Aussi laisser la balle à l’adversaire, pour ensuite jouer sur la vitesse de nos attaquants. Il ne faut pas insister sur des choses qu’on ne peut pas faire. On a voulu jouer à tout prix. Nous sommes à la Can, on a besoin d’un résultat. Parfois, il faut faire le dos rond, laisser la balle à l’adversaire pour mieux le contrer, sauter les lignes, récupérer les deuxièmes ballons avec agressivité. On ne l’a pas fait. L’équipe a aussi manqué d’agressivité. Face aux équipes maghrébines, il faut être agressif et rendre coup pour coup, pour leur signifier que tu es là. On a des joueurs qui sont plus à l’aise, lorsque nous sommes face au jeu. C’est le cas de Krepin.

Sur le plan tactique, le coaching de Cissé est critiqué. Êtes-vous de cet avis ?

Moi, je ne me focalise plus sur l’entraineur. Il appartient aux joueurs de prendre leurs responsabilités. Chaque joueur doit jouer sa partition. Il est inadmissible de voir des joueurs qui ont pris part à l’Europa League, la Champions League et jouer à ce niveau très bas. C’est inadmissible. Pour jouer en football, il faut du culot, de l’envie et beaucoup de détermination.

Qu’est-ce qu’il faudra pour battre le Kenya ?

Il nous faut des joueurs impliqués. Des joueurs qui vont suer, s’arracher pour gagner les rencontres. En Afrique, ce n’est pas facile. Mais moi, je reste persuadé qu’il y a des joueurs qui n’ont pas le niveau pour évoluer en sélection nationale. Je ne vais pas citer de noms, c’est la vérité. Pape Abdou Cissé est un défenseur central de métier, je pense qu’il doit jouer à la place de Cheikhou Kouyaté, lundi. Moussa Wagué a été dépassé par les évènements face aux Algériens, il aurait dû être remplacé par Lamine Gassama au retour des vestiaires. On ne peut pas marquer des buts sans produire du jeu. Mbaye Niang se bat et se crée des occasions, il lui avait manqué la chance, c’est tout. Les balles arrêtées aussi constituent un problème pour le Sénégal. Aliou Cissé a longtemps dit qu’il ne prendrait pas un joueur juste pour des balles arrêtées, mais à ce niveau de la compétition, cet aspect à son importance. Regardez combien de buts ont été marqués sur des phases arrêtées. Le Sénégal a péché dans ce secteur et l’entrée tardivement de Henry Saivet a montré qu’il devait rentrer avant.

Les Échos

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