Politique

Les dessous d’une libération mouvementée : révélations sur la libération de l’ex maire de Dakar Khalifa Sall

Les dessous d’une libération mouvementée : révélations sur la libération de l'ex maire de Dakar Khalifa Sall
Khalifa Sall, à sa sortie de détention, le 29 septembre 2019

L’ex-maire de Dakar Khalifa Sall a été gracié par le président Macky Sall. La décision a été annoncée à la surprise générale ce dimanche soir 29 septembre. L’homme est rapidement sorti de prison dans la nuit de dimanche à lundi. Mais si toute une foule en liesse est dans la rue actuellement, l’ambiance a été autre à l’intérieur de la prison avant la sortie de Khalifa Sall.

Ce qui s’est passé avant la sortie de Khalifa Sall.

Selon des informations, c’est cet après-midi que Me Khassimou Touré est arrivé à la maison d’arrêt et de correction de Rebeuss pour apporter la « bonne nouvelle ».

Il s’en est ouvert à Khalifa Sall pour lui dire que le président Macky Sall venait de signer le Décret lui accordant une grâce présidentielle. La surprise du maire a été grande en apprenant la nouvelle. Khalifa Sall de demander à Me Khassimou Touré pourquoi il avait écrit une demande à son nom, alors qu’il n’est pas son avocat. Là, Me Touré de rétorquer qu’il avait agi au nom des trois à savoir Khalifa Sall, Mbaye Touré et Yaya Bodian.

C’est sur ces entrefaites que Me Demba Ciré Bathily est intervenu pour dire ses vérités à Me Khassimou Touré. Me Bathily de lui dire qu’il ne devait pas agir de la sorte et là un échange de propos aigres-doux éclate entre les robes noires. Vu que le Décret était déjà signé et l’ordonnance du juge délivrée, tout était déjà fait pour une sortie de prison des trois.

Khalifa Sall refuse de quitter la prison

Des menaces, il y en avait à Rebeuss. Des échanges de propos entre les avocats Me Khassimou Touré et Me Demba Ciré Bathily aussi.
Des problèmes intervenus à l’intérieur de la prison qui ont même retardé la sortie de Khalifa Sall.

En effet, l’ancien maire de Dakar avait refusé catégoriquement de quitter la prison, disant que Me Khassimou Touré avait agi à son insu pour aller demander une grâce en sa faveur.

Là, ses avocats, ont tenté de le raisonner lui expliquant qu’il ne pouvait plus rester en prison parce que le Décret a été signé et l’ordonnance du juge délivrée. Ils ont fini par le convaincre de sortir avant de promettre de régler les choses avec Me Khassimou Touré très prochainement.

Convaincu qu’il ne pouvait plus rester en prison, Khalifa Sall a boudé les deux véhicules stationnés par Me Khassimou Touré pour embarquer dans celui de Me Demba Ciré Bathily pour sortir de prison à 20h30.

Risque de sérieux problèmes entre Me Khassimou Touré et les avocats de Khalifa Sall.

Dans les jours qui viennent, Dakaractu est en mesure de révéler qu’il faudra s’attendre à de chaudes explications entre Me Khassimou Touré et les avocats de Khalifa Sall.

Après l’altercation qui a précédé la sortie de Khalifa Sall, Me Demba Ciré Bathily et les autres avocats de l’ancien maire de Dakar ont promis de solder leurs comptes avec Me Khassimou Touré très prochainement.

Une promesse qu’il faut prendre très au sérieux car Khalifa Sall et ses avocats sont très remontés contre Me Khassimou Touré.

Il faut dire que gracier Khalifa Sall est une décision mûrement réfléchie par le régime. C’est le vendredi 27 septembre que Macky Sall a fait ce choix d’après un de ses proches. Le président a tranché : il rend sa liberté et tend la main à un de ses plus farouches opposants.

Durant ses deux années et demie de détention, le camp de Khalifa Sall comme ses partisans sont restés soudés. Et n’ont pas cessé de dénoncer une incarcération politique, ce dont s’est toujours défendu le pouvoir. Les tentatives judiciaires pour participer à la présidentielle de 2019 étaient alors restées vaines.

Politique de la main tendue

Alors, apaisement de l’exécutif… également valable pour l’ancien président Abdoulaye Wade. Vendredi toujours lors de l’inauguration de la mosquée Massalikoul-Djinane, les deux hommes d’État jusqu’alors ennemis jurés se sont affichés main dans la main. Une volonté du khalife général de la confrérie des Mourides d’après leurs entourages respectifs. Une politique de la main tendue, deux actes forts du pouvoir qui ont imposé l’agenda et pris tout le monde politique de court.

« On a réussi »

Il est près d’une heure du matin, Khalifa Sall, sorti de prison, vêtu de blanc, peine à se frayer un passage au milieu de la foule dans l’étroite cour qui mène à la maison de sa mère. C’est la foire d’empoigne, la porte se ferme sans déclaration. Mais Ndaye Fatou Tall ne voulait pas rater ça : « Je suis soulagée. Depuis deux ans et demi, bientôt trois ans, on ne dormait plus, on ne mangeait plus à notre faim. Rien que le regarder, ça nous suffit. La bataille a été longue, mais on a réussi. »

Khalifa Sall est sorti de la prison de Reubeuss 4 heures plus tôt. Ses partisans qui l’attendaient ont rapidement été dispersés par la police à coups de gaz lacrymogènes. Cette libération, c’est une victoire pour Abou Diallo, coordonnateur du Front citoyen pour la libération de l’otage politique Khalifa Sall, il avait lancé une pétition : « C’est 1,2 million de personnes qui ont signé cette pétition, et de la diaspora aussi qui n’arrêtait pas de faire des marches, des caravanes, des sit-in. Aujourd’hui, c’est la victoire du peuple et l’honneur de Khalifa qui est resté presque 900 jours dignement sans demander de grâce. »

La présidentielle de 2024 dans toutes les têtes

Une grâce, mais qui n’efface pas la condamnation. Pour Malick Kebe, le dossier n’est pas clos : « Khalifa Sall n’est qu’une victime d’une cabale politique. Le combat continue. Khalifa Sall, c’est le candidat futur, présidentiable du Sénégal. Nous nous préparons à ce que Khalifa Sall soit réhabilité ». Et beaucoup ont déjà en tête la présidentielle de 2024.

Top 10 de l'info

Haut