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Crise politique au Mali : Macky Sall et trois dirigeants africains à Bamako jeudi pour tenter de trouver une solution

Macky Sall et Ibrahim Boubacar Keita
Macky Sall avec le président Malien Ibrahim Boubacar Keita

En proie à une insurrection jihadiste de huit ans qui s’est étendue au Niger et au Burkina Faso voisins, le Mali fait face à une contestation citoyenne violente exigeant le départ du président Ibrahim Boubacar Keita. Cette situation de tension règne dans le pays depuis plusieurs mois déjà et pose un sérieux défis sécuritaire dans le reste du pays voire toute la région ouest-africaine. Pour éviter une telle situation, quatre présidents ouest-africains doivent se rendre le 23 juillet au Mali pour tenter de trouver une issue à la crise socio-politique. Il s’agit d’Alassane Dramane Ouattara, de Nana Akufo-Addo du Ghana, de Mahamadou Issoufou du Niger mais surtout de Macky Sall du Sénégal.

La Cedeao ne compte pas baisser les bras dans le cadre de sa recherche de solution pour la crise social-politique au Mali. En effet, moins de 24 heures par!s le départ de Bamako d’une mission de médiation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) conduite par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan, qui n’a pas permis d’aboutir à une solution de consensus, un groupe de quatre chef d’Etat de la Cedeao se rendra dans la capitale malienne le 23 juillet prochain pour tenter de trouver une issue à la crise socio-politique qui sévit dans le pays.

Selon nos informations, Alassane Ouattara, Macky Sall, Mahamadou Issoufou et Nana Akufo-Addo sont attendus le 23 juillet à Bamako pour rencontrer Ibrahim Boubacar Keïta et les leaders du Mouvement du 5-Juin (M5-RFP), l’alliance de forces d’opposition qui réclame la démission du président depuis plusieurs semaines.

Pour le moment, Dakar n’a pas encore confirmé l’information. Tout le contraire d’Abidjan qui confirme que le président ivoirien sera bel et bien à Bamako. En tout état de cause, les dirigeants de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Sénégal et du Niger devraient tous arriver dans le pays, selon un responsable de la présidence malienne, qui affirme que leur visite concernait l’impasse mais n’a pas donné de détails.

Rappelons que les pourparlers de jeudi font suite à une mission de médiation du bloc Afrique de l’Ouest CEDEAO, qui s’est terminée dimanche après avoir échoué à réconcilier le président avec l’opposition politique. Le président Ibrahim Boubacar Keita a été bloqué pendant des semaines dans le mouvement d’opposition du 5 juin et le conflit a dégénéré en violents affrontements au début du mois, faisant 11 morts. Alors que les personnalités de l’opposition ont puisé dans une source de colère face aux échecs perçus par le président dans la lutte contre la désastreuse économie, la corruption et le conflit jihadiste vieux de huit ans dans le pays.

Aussi, de nombreux Maliens sont également irrités par le résultat des élections parlementaires longtemps retardées en mars et avril qui ont donné la victoire au parti de Keita. Mais la crise actuelle a atteint son paroxysme le 10 juillet, après qu’un rassemblement anti-Keita organisé par le Mouvement du 5 juin soit devenu violent.

A Bamako et dans plusieurs autres villes du pays, les manifestants ont bloqué des ponts et barré des route. Ils ont pris d’assaut les locaux de la chaîne publique et ont attaqué le parlement. Trois jours d’affrontements entre manifestants et forces de sécurité ont suivi, faisant 11 morts et 158 ​​blessés, selon un décompte officiel, dans les pires troubles politiques que le Mali ait connus depuis des années.

La mission de la CEDEAO dimanche a suggéré la formation d’un nouveau gouvernement d’unité comprenant des membres de l’opposition, ainsi que la nomination de nouveaux juges à la Cour constitutionnelle qui pourraient éventuellement réexaminer les résultats contestés des élections.

Mais le mouvement du 5 juin avait précédemment rejeté tout résultat qui n’inclut pas le départ de Keita – une exigence des leaders de l’opposition depuis des semaines. Le mouvement est une alliance disparate de dirigeants politiques, sociaux et de la société civile réunis autour du puissant imam Mahmoud Dicko, qui est considéré comme son leader de facto bien qu’il n’en soit pas un membre officiel.

Ce n’est pas la première fois que le leadership du président Macky Sall est sollicitée dans la sous région. En novembre 2014, soit deux ans seulement après son accession à la tête du Sénégal, le président Sall a été désigné par ses pairs de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour diriger sa médiation au Burkina Faso.

Une mission qui, on se rappelle, avait pris une toute autre tournure quand le 16 septembre 2015, des militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ont interrompu le Conseil des ministres au palais de Kosyam, prennant en otage le président de la transition, Michel Kafando, le Premier ministre, Isaac Zida, le ministre de la Fonction publique, Augustin Loada, et le ministre de l’Urbanisme, René Bagoro.

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