Mali : ça sent le coup d’État, des tirs entendus au camp militaire près de Bamako
Des tirs ont été entendus ce mardi matin au camp militaire de Kati, tout proche de Bamako. En pleine contestation contre le président IBK, l’on craint qu’un coup des militaire viennent compliquer la situation déjà tendue.
La situation est confuse à Bamako. Selon plusieurs sources concordantes, des tirs ont été entendus au camp militaire Soundiata-Keïta de Kati, situé à 15 km au nord de Bamako.
Des hommes armés montés à bord de pick-up ont fait irruption dans le camp. Des tirs ont été échangés avec les militaires présents sur le site.
« Des pick-up en provenance de Bamako, lourdement armés, ont pénétré dans le camp Soundiata-Keïta et les hommes à bord ont tiré en l’air. Il y a eu riposte de militaires présents, qui ont cru à une attaque », a affirmé à Jeune Afrique un officier malien, sous couvert d’anonymat. Les échanges de tirs ont ensuite cessé.
Le premier groupe aurait ensuite été rejoint par « dix autres pick-up », selon notre source au sein du ministère malien de la Sécurité intérieure. « Les magasins d’armes ont été ouverts et les armes distribuées aux militaires présents dans le camp », a précisé à JA l’officier.
Selon nos informations, les personnels non essentiels de plusieurs administrations publiques, y compris plusieurs ministères, ont été évacués. C’est notamment le cas à l’Office de radio et télévision du Mali (ORTM).
En milieu de journée, plusieurs dizaines de jeunes se sont rassemblés sur la place de l’Indépendance, scandant des slogans favorables aux militaires de Kati. Certains, parmi eux, ont appelé à la retenue et enjoint à éviter les pillages.
Alertes des ambassades
Plusieurs représentations diplomatiques présentes au Mali ont émis des messages d’alerte. L’ambassade de France « recommande instamment » à ses ressortissants de rester chez eux « compte tenu des tensions rapportées ce mardi à Kati et Bamako ». L’ambassade de Norvège a demandé aux siens de « faire preuve de prudence » car elle a « été informée d’une mutinerie dans les forces armées et de troupes [qui] sont en route vers Bamako ».
La section sécurité de la Minusma a quant à elle diffusé un message recommandant au personnel des Nations unies « d’éviter la zone de Kati et tous mouvements routiers non nécessaires à Bamako jusqu’à nouvel ordre ». La mission onusienne « a suspendu tous les mouvements du personnel de l’ONU à Bamako et Kati » et a convoqué une réunion de l’équipe de gestion de crise, avant une « réunion spéciale de l’équipe de gestion de la sécurité avec l’équipe de pays des Nations unies ».
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