Politique

Collaboration avec le régime de Macky qu’il a flétri pendant 7 ans : le Rewmi au bord de l’implosion, départs massifs de militants « trahis » par Idrissa Seck

Dr Abdourahmane Diouf REWMI
des cadres de Rewmi (archive)

La nuit d’avant-hier a été particulièrement longue pour bien des militants et sympathisants de Rewmi. Ceux-ci, envahis par la honte de leur vie due à un retournement spectaculaire et inattendu de veste de leur leader, n’ont pu avaler la pilule. Chacun à sa manière, ceux-là qu’il convient d’appeler désormais les ex-camarades d’Idrissa Seck, ont manifesté leur désaccord face à l’avilissement de tous les idéaux et convictions qui fondent leur contrat social avec le nouveau président du Conseil économique social et environnemental.

En décidant de trahir ses idées et principes pour rejoindre les vertes prairies du pouvoir, Idrissa Seck savait sans aucun doute que les conséquences d’une telle décision ne seraient que néfastes. Il l’a d’ailleurs dit, avant-hier, lors de sa première prise de parole en tant que président du Conseil économique social et environnemental, en reconnaissant que la décision n’a pas été facile. Mais ce dont le patron de Rewmi ne se doutait certainement pas, c’est la profondeur du schisme entre lui et des militants qui ont cru en lui jusqu’au bout.

Mais l’acte posé avant-hier par le président du Conseil départemental de Thiès a été la goutte de trop. En effet, si certains comme le colonel Abdourahim Kébé ont très tôt compris la signification du silence d’Idrissa Seck, alors que le pays s’enflammait à coup de dossiers chauds, d’autres ont voulu croire au ‘’patron’’ jusqu’au bout. Ce bout a été atteint avant-hier avec l’entrée quasiment en catimini du Rewmi dans le gouvernement. Mais également par la nomination du chef du parti à la tête de la quatrième institution du pays.

Des départs massifs

Ainsi, les réactions se sont enchainées aussitôt que les décrets du président de la République sont tombés. À travers les médias, les dénonciations d’un «deal» malsain se sont multipliées. Sur les réseaux aussi, les internautes ont marqué leur déception vis-à-vis du politicien de Thiès. Les réactions ne se sont pas limitées à la simple dénonciation, d’autres ont carrément posé des actes, quittant purement et simplement le parti. Du moins de manière non-officielle.

Les désabonnements se multiplient dans les groupes whatsapp de la Cecar

En effet, pour faciliter la communication et maintenir le lien au sein de l’intelligentsia du parti, des groupes WhatsApp ont été créés. Les nombreux membres de la Cellule des cadres du parti Rewmi (Cecar) sont ainsi répartis dans deux groupes du réseau social. À l’annonce de la nouvelle, les désabonnements se sont multipliés dans ces groupes comme des petits pains. «Idrissa vient de confirmer encore une fois ce que nombre de Sénégalais doutaient. Son mutisme, il s’entendait dans les coulisses avec Macky Sall», envoie un cadre du parti entre les nombreux messages du genre «je quitte ce parti», «c’est fini, je ne suis pas de ce parti», «il m’a vraiment déçu»…

Ce que Idy disait du Président Macky Sall

Une déception d’autant plus difficile que dans ses diatribes d’alors contre le régime, Idrissa Seck avait fait monter la barre très haut, enlevant ainsi de la tête de ses camarades toute idée de retrouvailles avec Macky Sall.

«Macky Sall fait tout ce qu’il peut, mais il peut peu, car il a fermé son accès à la vérité»

L’on se rappelle Idrissa Seck alors candidat à la présidentielle de 2019,avait adressé une lettre ouverte au président de la République, en février 2018. Dans sa missive, le président du Conseil départemental de Thiès demande au chef de l’État de rendre public l’accord qu’il a signé dans l’émotion avec Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie concernant l’exploitation du champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA). «Macky Sall fait tout ce qu’il peut, mais il peut peu, car il a fermé son accès à la vérité», avait-il ainsi résumé le bilan du Président Macky Sall.

Macky Sall, comme «sous-préfet» du Président mauritanien

Un mois plus tard, en mars 2018, Idrissa Seck avait qualifié Macky Sall de «sous-préfet» du Président mauritanien. À l’époque, le leader de Rewmi estimait que le chef de l’État sénégalais s’est «soumis» à son homologue dans la signature des accords de pêche.«Lorsque le Président Macky Sall était en Mauritanie, il a répété en insistant qu’il fallait respecter la souveraineté, les lois et règlements de ce pays, comme s’il était devenu sous-préfet du Président Ould Abdel Aziz. Je me suis demandé s’il était venu négocier un accord ou se dire qu’il se soumettait à son hôte», avait-il taclé.

«régime incompétent et corrompu (…) Sa vision ne s’arrête qu’à Diamniadio»

Un an plus tôt, plus précisément en Juillet 2017, Idrissa Seck avait déjà dit que le Sénégal ne bougera pas d’un iota sous Macky Sall. «Ma seule inquiétude pour ce pays, c’est ce régime incompétent et corrompu. Car, Macky Sall n’a pas de vision pour ce pays. Sa vision ne s’arrête qu’à Diamniadio», avait-il déclaré en marge d‘une caravane politique à travers les rues de Thiès.

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