Justice

Grâce présidentielle : Guy Marius Sagna dénonce le deal dans l’attribution et accuse le président Macky Sall

Un portrait d’Omar Blondin Diop est affiché derrière le militant sénégalais Guy Marius Sagna au siège du Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Frapp), à Dakar, le 25 mars 2021. SEYLLOU / AFP
Guy Marius Sagna, Frapp

Le meurtre de la jeune étudiante congolaise Lolyta Mollet suite à son agression par un ressortissant bissau-guinéen qui venait d’être gracié à l’occasion de la fête de la Korité a fini par remettre sur la table, la lancinante question des conditions d’attribution de la «grâce présidentielle». Pour l’activiste Guy Marius Sagna si la question reste entière, c’est que « les grâces présidentielles dont bénéficient les prisonniers font l’objet de deal ». Et que le premier responsable de la situation est et demeure le président de la République Macky Sall.

Le cas de feu Pa Matar Ndiaye tué le 4 Juin 2020 par le jeune surnommé « Assassin » qui venait de bénéficier de la grâce présidentielle ; l’exemple du trafiquant de faux médicament Amadou Woury Diallo gracié en 2019 à la veille de son procès et maintenant une jeune et brillante étudiante originaire du Congo tué par un jeune ressortissant bissau-guinéen qui venait d’être gracié à l’occasion de la fête de la Korité… les exemples sont multiples quant à ces prisonniers bénéficiaires de la grâces présidentielle et qui apparemment n’en avait pas droit.

Suffisant pour les Sénégalais se demandent « ce qui se passe à ces grâce présidentielle » et remettent sur la table, l’accablante question des conditions d’attribution de la grâce. Sur les réseaux sociaux, mais également à travers les média classiques, les Sénégalais ont passé la journée d’hier à marquer leur indignation.

Mais pour l’activiste Guy Marius Sagna, s’il en est ainsi, c’est que les grâces présidentielles dont bénéficient les prisonniers font l’objet de deal. « Qui ne sait pas qu’au Sénégal les grâces présidentielles dont bénéficient les prisonniers font l’objet de deal ? », s’est d’abord questionné le leader du Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (Prapp) dans un texte rendu public hier dans la soirée. Et d’enchainer sans attendre : « Qui ne sait pas qu’au Sénégal, que l’affectation dans une prison d’un placé sous mandat de dépôt, dans un secteur de prison, dans une chambre de prison, dans un lit de prison font l’objet de deal? ».

Ainsi, présentant ses condoléances à la famille de la victime, Guy Marius Sagna accuse ouvertement le président Macky Sall d’être le responsable cette situation. « Yolom signature ou Woyof signature, je veux nommer le président Macky Sall le sait très bien lui qui gracie des trafiquants de faux médicaments », accuse l’activiste pour qui le président Macky Sall ne sait faire que ça.

« Il deal avec notre foncier. Il deal avec nos ressources halieutiques. Il deal avec notre pétrole et gazIl deal avec les entreprises qui gèrent notre eau, notre téléphone… Il deal avec nos vies, celles de nos enfants…», fustige-t-il. Avant de dire ses pensées fortes « aux prisonniers qui n’ont pas assez d’argent pour être dans de bonnes chambres, de bons lits et qui ne peuvent bénéficier de grâces présidentielles ». « Pensées fortes aux agents pénitentiaires qui font bien leur job et qui eux aussi sont victimes des deals du gouvernement du président Macky Sall », note encore Guy Marius Sagna.

Gardant le meilleur pour la fin, l’activiste indique que pour mettre un terme à tous ces deals du fait d’un homme – le président de la république – il faut aussi mettre un terme au présidentialisme néocolonial qui est un héritier des rois français. « Le Sénégal et l’Afrique de demain se feront avec des élus serviteurs du peuple avec des pouvoirs limités contrôlés effectivement par le peuple », croit-il savoir.

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