Environnement

Arrêté par la Douane : le bateau de Hapag-Lloyd est reparti du Sénégal en catimini avec ses 581 tonnes de déchets plastiques

Arrêté par la Douane : le bateau de Hapag-Lloyd est reparti du Sénégal en catimini avec ses 581 tonnes de déchets plastiques
le bateau de Hapag-Lloyd est reparti du Sénégal en catimini avec ses 581 tonnes de déchets plastiques

Le Sénégal a rejeté des centaines de tonnes de déchets plastiques en obligeant le bateau du géant allemand du transport maritime Hapag-Lloyd qui les transportait à rebrousser chemin avec son chargement. Le bateau qui avait été intercepté par les services des Douanes début mai tentant d’introduire frauduleusement la cargaison sur le territoire a quitté le port de Dakar dimanche 23 mai, vers 23 h, « en toute discrétion », selon nos informations. À son bord, il y avait 25 conteneurs, « pour un poids total de 581 tonnes » de déchets, indique notre source précisant que la cargaison était initialement « en provenance d’Espagne ».

« L’Afrique n’est pas une décharge et ne peut pas être à la merci des intérêts des entreprises », cette phrase de la représentante de Greenpeace au Sénégal, Awa Traoré, commentant l’histoire du navire allemand Hansa Neuburg illustre à elle seule la volonté de Dakar de fermer ses portes à ces géants décharges et mobiles. En effet, les autorités sénégalaises ont expulsé des centaines de tonnes de déchets plastiques en obligeant le bateau du géant allemand du transport maritime Hapag-Lloyd qui les transportait à rebrousser chemin avec son chargement.

En échange de la révocation de l’immobilisation de son navire, l’armateur a accepté de payer une amende de 2 milliards de francs CFA, soit environ 3 millions d’euros, et de réexporter la cargaison à ses frais. Un autre bateau a ensuite chargé les conteneurs avant de quitter le port de Dakar dimanche soir. « Il est décourageant que les pays du Nord n’aient aucun respect pour les lois qu’ils élaborent et adoptent collectivement, sans parler des lois de nos pays, qui servent à protéger nos populations », a déclaré Traoré dans un communiqué de l’Ong. Et d’ajouter : «Ils ne reconnaissent notre souveraineté que lorsque cela leur convient; et quand nous ne le faisons pas, nous nous transformons rapidement en friches, qu’ils tentent de transformer depuis des siècles ».

«Le Programme des Nations Unies pour l’environnement a publié un rapport plus tôt cette année sur l’impact disproportionné de la pollution plastique sur les communautés et les pays pauvres. Il a constaté que ces communautés souffrent de taux élevés d’injustice environnementale », poursuit le communiqué publié par l’organisation environnementale, assurant que « l’Afrique n’est pas une décharge et ne peut plus être à la merci des intérêts des entreprises ».

« Ils font croire au monde que les emballages en plastique peuvent être durables, puis ils se retrouvent sur nos côtes. Le gouvernement sénégalais a créé un bon précédent en imposant une amende aussi lourde. Nous espérons que d’autres gouvernements africains confrontés au même problème feront de même », note encore le document.

Selon le classement 2019 des substances dangereuses comprend les déchets électroniques et nucléaires, les déchets plastiques ont été parmi les substances dangereuses dont le commerce multinational est restreint par la Convention de Bâle. L’année dernière, le gouvernement sénégalais a adopté une loi interdisant divers articles en plastique à usage unique, y compris les sacs en plastique et les tasses à café, dans le but de lutter contre l’urgence environnementale posée par la pollution par le plastique. Dans une publication en 2019, le journal britannique Guardian a informé que les États-Unis avaient déversé 1 milliard de tonnes de plastique au Sénégal en l’espace d’un an.

Pour rappel, les douanes sénégalaises ont attrapé le navire Hansa Neuburg, appartenant au géant allemand du transport maritime Hapag-Lloyd, en flagrant délit début mai alors qu’il tentait de passer frauduleusement 25 conteneurs remplis de déchets plastiques. En échange de la révocation de l’immobilisation de son navire, l’armateur a accepté de payer une amende de 2 milliards de francs CFA, soit environ 3 millions d’euros, et de réexporter la cargaison à ses frais.

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