Politique

Classe politique sénégalaise : le temps des diatribes et de la surenchère verbale

Macky Sall - Ousmane Sonko
Macky Sall - Ousmane Sonko

La sortie martiale de Macky Sall

Il y a de la tension dans l’air. Le ton est déjà donné alors que la campagne électorale en vue des élections territoriales du 23 janvier 2022 n’a même pas encore démarré. A trois mois de l’échéance, la guerre des mots bat son plein. Le chef de l’État, Macky Sall, par ailleurs président de la Coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY), a donné le ton ce samedi. « Quand j’étais dans l’opposition déjà, personne ne pouvait m’intimider ou m’apeurer à fortiori aujourd’hui où j’ai tout entre les mains », a-t-il tonné, depuis Paris.

La réplique de Sonko

Ousmane Sonko, une des figures de proue de l’opposition, n’a pas tardé à répondre. « Ku wax feeñ ! Avril 2015, Kaffrine : « nous allons réduire l’opposition à sa plus simple expression » ; Novembre 2021, Paris : « personne ne peut m’intimider ». Cherchez l’erreur ! Ce passage d’une posture offensive, arrogante et méprisante à une attitude défensive et nerveuse en dit très long sur l’état d’esprit de notre « champion » national, qui devrait certainement intéresser les psycho-politistes. Il confirme du moins ce que tous les Sénégalais savaient déjà : borom ’’O Fañin Fañin fañ fañ fañ ta watiatia’’ a dorénavant peur. Chers concitoyens, ce n’est pas le moment de relâcher la pression, mais plutôt de l’accentuer pour en finir avec ce régime de tous les maux. Nous n’en sommes plus loin inchallah. Mais rappelez-vous : les félidés ne sont jamais aussi dangereux que quand ils ont peur, a fortiori lorsqu’ils paniquent ! », a rétorqué Ousmane Sonko, sur les réseaux sociaux.

« Qu’il comprenne que ce ne sont pas ses menaces qui nous feront reculer et qu’il est hors de question de faire une soumission ou une quelconque concession à l’usage de nos droits fondamentaux consacrés par la constitution. Soit il nous les accepte soit nous les lui arrachons », a renchéri Déthié Fall, président du Parti républicain pour le progrès (PRP) et mandataire national de Yewwi Askan Wi (YAW, opposition).

« Qu’on les brûle tous », clame Yankhoba Diattara

Avant cette nouvelle passe d’armes, le ministre de l’Économie numérique et des Télécommunications, Yankhoba Diattara n’avait pas loupé les membres de l’opposition. Haussant le ton, le lieutenant d’Idrissa Seck et tête d’affiche de BBY, à Thiès, avait lâché les jeunes contre Sonko, Bougane Gueye Dani et Cie, sur le terrain politique.

« Politiquement, nous aussi, on s’organisera pour leur faire face. Parce que ces jeunes leaders qui veulent prendre, en otage, le pays, qui manipulent la Jeunesse, devraient raser les murs…C’est à nous jeunes, qui bénéficions de la confiance du chef de l’État, et de nos leaders, de nous mobiliser, pour faire face à ces gens. Il n’y aura plus de deuxième vague, dans ce pays. Les Institutions seront protégées par les forces de l’ordre et de sécurité. Mais, sur le plan politique, c’est à nous jeunes qui avons été très bien formés politiquement, de défendre… Si on ne peut pas le faire, on ne mérite pas leur confiance. Tous les jeunes qui bénéficient des privilèges du président Macky Sall, qui ont des postes de responsabilité, n’ont qu’à descendre sur le terrain, pour faire face à ces gens-là. Ce n’est pas aux Doyens ni au président Macky Sall de le faire. Globalement, que cela soit les Sonko, les Bougane Gueye Dani, qui sont des bébés politiques, qui viennent d’arriver, qui ne connaissent rien de la politique, et qui manipulent les populations, il faut que cela cesse. A Thiès, lors des événements de mars, j’avais dit ’’si vous touchez à un seul cheveu d’un Thiessois, on vous brûle tous. Je les attends toujours. Les responsables de Dakar doivent prendre leurs responsabilités, défendre les Institutions, et les leaders. »

L’appel de Khalifa Sall « à protéger la démocratie »

Dans son appel au nom de la Coalition YAW, Khalifa Sall a prévenu que « la ruse et la malice ne peuvent plus prospérer. » « Que chacun prenne ses responsabilités… J’invite les Sénégalais et les Sénégalaises, la jeunesse de ce pays à se tenir debout, pour que la parole publique ait un sens. Je pèse bien mes mots, et j’assume ce que je dis, j’invite les Sénégalais à se lever pour protéger la démocratie. »

L’ancien maire de Dakar était monté au créneau suite à l’arrestation de Barthélémy Dias, Ousmane Sonko et Malick Gakou, mercredi dernier. Ces derniers ont été finalement libérés.

Le calme avant la tempête

Top 10 de l'info

Haut