Agriculture

Agropoles Sud : Moustapha Diop lance un projet à 103 milliards d’investissements privés, promet la création de 14 500 emplois directs

Agropoles Sud , Moustapha Diop
le ministre Moustapha Diop a lancé le projet Agropoles Sud

Le Ministre du Développement Industriel et des Petites et Moyennes Industries a présidé hier, à Adéane, la cérémonie de la Journée de lancement officiel des travaux de l’Agropole Sud. A cette effet, le ministre Moustapha Diop a rappelé que la pandémie à Covid-19 a définitivement confirmé l’impérieuse nécessité de bâtir des économies endogènes autour de la souveraineté et de la sécurité alimentaire. La ministre dira d’ailleurs les Agropoles est d’une importance capitale pour booster le faible taux de transformation industrielle de notre production agricole qui est estimé à 13 %. Il a assuré que les Agropoles Sud, Nord, Centre, Est et Ouest réunis mobiliseront à terme, un financement de 700 milliards de francs CFA. En termes de retombées économiques, le ministre dira qu’il est attendu : 103 milliards d’investissements privés, la création de 14 500 emplois directs et 35 000 emplois indirects dont 50% de femmes et 60% de jeunes, et un impact positif pour 65 000 ménages, soit environ 350 000 personnes. Sur le choix de la Casamance comme première zone d’implantation des Agropoles, le ministre dira que cela se justifie, par le fait que cette partie du pays illustre à merveille le bien-fondé des Agropoles, en raison de ses nombreuses potentialités et richesses agro-écologiques sous-exploitées et faiblement valorisées, promettant de travailler à améliorer la productivité agricole afin d’impacter le taux de transformation des filières prioritaires toujours aussi faible. Cela passe par la structuration et le développement de la productivité des filières agro-industrielles comme la plantation de 2500 ha de nouveaux vergers de mangue, l’installation de 6000 ha de nouvelles plantations d’anacarde ou encore la production et la fourniture des semences pré-bases nécessaires à l’emblavement de 5000 ha de semences de maïs certifiées.

Présidant hier à Adéane, la cérémonie de la Journée de lancement officiel des travaux de l’Agropole Sud, le Ministre du Développement Industriel et des Petites et Moyennes Industries Moustapha Diop a déclaré que la pandémie à Covid-19 a définitivement confirmé l’impérieuse nécessité de bâtir des économies endogènes, centrées pour l’essentiel, autour de la souveraineté et de la sécurité alimentaire. A l’en croire la pandémie eu le mérite de conforter la justesse du choix du Président Macky Sall, d’inscrire en bonne place, le Projet des Agropoles dans le Plan Sénégal Emergent.

« En effet, loin d’être la résultante des leçons apprises de cette crise, la création d’Agropoles procède d’une analyse de la situation de notre économie qui a montré un faible taux de transformation industrielle de notre production agricole estimé à 13 %, contre 22% au Maroc, 45 % en Tunisie, et 97% en Afrique du Sud », a indiqué le ministre lors de son allocution, notant que ce diagnostic consacre toute la pertinence du concept « d’Agropole » qui intègre, en parfaite complémentarité, l’Agriculture et l’Industrie.

Poursuivant, Moustapha Diop assure que parce qu’il cible des secteurs hautement stratégiques pour le développement économique et social de notre pays, le Projet des Agropoles est sans doute, de tous les projets du Plan d’Actions Prioritaire du PSE, celui qui vise le plus l’amélioration du bien-être des populations vivant surtout en milieu rural.

« Les agropoles permettront en effet, aux Collectivités territoriales, d’accueillir des investissements privés susceptibles de booster l’économie locale et d’offrir des emplois décents aux jeunes et aux femmes, grâce aux efforts conséquents que l’Etat aura consenti dans la réalisation d’infrastructures structurantes (routes, pistes, réseau électrique, eau, assainissement, internet, etc.) et aux nombreux services et incitations qui seront offerts », promet-il. Avant d’ajouter que du fait de leur approche orientée vers les exploitations familiales par le biais de la contractualisation entre agriculteurs et industriels, les Agropoles auront également un impact direct sur de nombreux ménages ruraux, qui verront ainsi leurs conditions de vie sensiblement améliorées.

Au total, déclare le ministre de l’industrie, les Agropoles Sud, Nord, Centre, Est et Ouest mobiliseront à terme, un financement de 700 milliards de francs CFA répartis entre le secteur public pour 250 milliards de FCFA et le secteur privé pour près de 450 milliards FCFA.

S’exprimant sur le choix de la Casamance comme première zone d’implantation des Agropoles, le ministre note que sa présence à Adéane témoigne de l’attachement du Président de la République son Excellence Monsieur Macky Sall à la région naturelle de la Casamance.

« Plus qu’un symbole, le choix de la Casamance comme première zone d’implantation des Agropoles se justifie, par le fait que la Casamance illustre à merveille le bien-fondé des Agropoles, en raison de ses nombreuses potentialités et richesses agro-écologiques sous-exploitées et faiblement valorisées. En effet, la Casamance fournit à elle-seule, 56% de la production nationale de mangue et 80% de la production nationale d’anacarde. Malheureusement, 30 à 45% de cette production sont perdues après la récolte à cause, entres autres, du déficit infrastructurel, technologique, logistique et financier », regrette-t-il, indiquant que « cette situation impacte négativement sur le taux de transformation des filières prioritaires retenues qui se situe à 2% pour la mangue et 5% pour l’anacarde ».

Selon le ministre Moustapha Diop, la productivité agricole de la région peut pourtant être davantage améliorée, si l’on arrive à remédier au vieillissement des plantations et à leur exposition aux maladies nuisibles telles que la fusariose, la mouche des fruits, mais aussi au non-respect des bonnes pratiques agricoles préconisées. Ainsi, dira-t-il, le Gouvernement du Sénégal fonde beaucoup d’espoir sur les solutions visant d’abord la structuration et le développement de la productivité des filières agro-industrielles. Cela porte sur : « la plantation de 2 500 ha de nouveaux vergers de mangue et l’accompagnement au surgreffage de 3000 ha de manguiers ; l’installation de 6 000 ha de nouvelles plantations d’anacarde et l’appui pour disposer de 4 000 ha d’anacardiers éclaircis et rajeunis et la production et la fourniture des semences pré-bases nécessaires à l’emblavement de 5 000 ha de semences de maïs certifiées ».

A travers l’apport de ces nouveaux aménagements, assure le ministre du Développement Industriel et des Petites et Moyennes Industries, le projet envisage d’augmenter de 40% la production des filières prioritaires. A ce propos, il dira que les solutions nécessaires seront aussi apportées pour améliorer le taux de transformation agro-industrielle de ces filières de 2 à 20% pour la mangue, 5 à 30% pour l’anacarde et 9 à 18% pour le maïs. « Ceci, à la faveur de la superstructure industrielle qui sera implantée dans toute la région, composée du module central d’Adéane, des modules régionaux de Bignona, de Kolda, et Sédhiou, et des plateformes départementales de Oussouye, Goudomp, Bounkiling, Vélingara, et Médina Yoro Foulah », a-t-il fait savoir, notant que ces infrastructures seront réalisées selon les exigences d’une économie verte à travers la création d’énergie renouvelable, notamment le solaire, l’installation d’unités de traitement des déchets et des eaux usées issus de l’Agropole et de son environnement, la valorisation du biogaz destinée à la production d’électricité. Alors que les entreprises appelées à intégrer les parcs industriels de l’Agropole, seront accompagnées par la Société de Construction et d’Exploitation (SCE), détenue majoritairement par le secteur privé.

En termes de retombées économiques, le ministre dira qu’il est attendu : 103 milliards d’investissements privés, la création de 14 500 emplois directs et 35 000 emplois indirects dont 50% de femmes et 60% de jeunes, et un impact positif pour 65 000 ménages, soit environ 350 000 personnes.

« Ces objectifs visés, notamment en termes d’emplois, seront accompagnés par un important volet en matière de formation professionnelle et de renforcement des capacités, pour garantir aux jeunes et aux femmes du Sud l’employabilité, et permettre aux entreprises engagées dans l’Agropole, d’avoir à leur portée, une main d’œuvre qualifiée. », dit-il. Et d’ajouter que d’ores et déjà, les populations locales ont commencé à ressentir les fruits du projet, au travers les compensations substantielles octroyées aux familles impactées par l’acquisition du foncier de l’Agropole Sud. En effet, pour le seul site du module central d’Adéane, plus de 812 millions de F CFA sont en train d’être payés aux acteurs expropriés.

Révélant que ces chantiers de l’Agropole Sud seront réalisés, en partie, grâce à la stratégie du « faire-faire », avec l’implication des différentes structures de l’Etat, que sont l’isra, le Bureau de Mise à Niveau, l’Ita, le Fonsis, Moustapha Diop assurera que pour ces chantiers l’Etat du Sénégal sait compter sur le soutien actif de ses partenaires, parmi lesquels, il me plaît de citer : la Banque Africaine de Développement, la Banque Islamique de Développement, l’Agence de Coopération Belge Enabel, la Banque Européenne d’Investissement, l’Union Européenne, la Coopération italienne, la Coopération technique japonaise (Jica) et l’Onudi. Avant de finir en exhortant l’entreprise Go Groupe, chargée des travaux du Module Central, à faire preuve de diligence et du professionnalisme dans la réalisation des infrastructures.

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